« Au début, je me suis demandé pourquoi on n’était pas allés vivre avec tous les Noirs, comme tous les Noirs qui immigrent, dans des quartiers où il y en a plus. C’est toujours comme ça quand les gens voyagent et changent de pays, il faut qu’ils se regroupent pour se tenir chaud au cœur et se souvenir d’où ils viennent, en faisant des fêtes avec leurs rires, leur musique et leur cuisine.
Mes parents avaient beaucoup réfléchi à comment ils voulaient que se passent leur installation et leur intégration. Et P’pa disait toujours, il ne faut pas se ghettoïser, mais moi, je ne comprenais pas, parce que « ghetto » c’est toujours un mot compliqué. »
Extrait (p. 82) de Soleil de David Bouchet publié chez La Peuplade Roman.
Le « je » de cet extrait se prénomme Souleymane, Souleye pour les intimes, Soleil pour la petite voisine québécoise qui l’a compris ainsi.
Soleil est un jeune garçon d’une douzaine d’années qui arrive du Sénégal avec sa famille et s’installe à Montréal. C’est lui qui nous raconte le début de leur nouvelle vie.
Et comme pour bien des immigrants, ce ne sera pas simple.
L’installation sera chaotique pour son père qui, souffrant de maladie mentale, se mettra à creuser un trou dans le sous-sol de leur appartement.
Quant à sa mère, elle devra faire preuve de résilience et de courage pour permettre à la famille de s’enraciner dans ce nouveau pays.
Soleil est publié par la maison d’édition La Peuplade et sera traduit et publié en anglais chez Véhicule Press.
Migration, identité, racisme, l’auteur de ce premier roman connait!
David Bouchet est né en France, a immigré au Sénégal à l’âge d’un an et y a passé une grande partie de sa vie. Depuis cinq ans, il est installé à Montréal avec femme et enfants.
En 2011, il avait abordé ces thèmes dans le long métrage La pirogue, un film réalisé par Moussa Touré, dont il a écrit le scénario. Le film avait été sélectionné par le Festival de Cannes, dans la catégorie « Un certain regard », l’année suivante.
David Bouchet a aussi tourné – sous le nom d’emprunt Daouda Toubab – le court-métrage Dakar Bel-Air.
Synopsis : « Une pièce de poésie partagée entre le Sénégal et la France, l’Islam et la Chrétienté, les vieux et les jeunes, les vivants et les morts, les émigrés et ceux qui sont restés au pays…»