Se nourrir est de plus en plus difficile pour les Inuits du Labrador

(Andrew Vaughan/La Presse canadienne)
Les résidents du territoire autonome Nunatsiavut, au Labrador, font face à une grave situation d’insécurité alimentaire, selon une étude.
Environ 60 % des familles sur la côte nord du Labrador auraient de la difficulté à se procurer de la nourriture ou auraient peur d’en manquer, indiquent les données du sondage Sécurité alimentaire au Nunatsiavut.
Il n’est pas rare que les habitants des cinq communautés inuites du Labrador affirment se limiter en matière de choix d’aliments, sur leur quantité et leur qualité.
La situation serait particulièrement alarmante dans les communautés de Nain et de Hopedale avec 80 à 84 % des résidents qui ne se nourrissent pas convenablement.
Certains d’entre eux sauteraient des repas ou passeraient des journées complètes sans manger.
Les résultats sont le fruit d’une enquête menée en 2013 et en 2014 par des chercheurs de l’Université Trent et l’Université de Guelph. Le maire de Nain, Joe Dicker, dit que la situation ne s’est pas améliorée depuis.
« J’aurais presque peur de connaître la gravité de la situation aujourd’hui. Les prix ont augmenté et c’est pire que c’était », dit-il. « J’ai vu le prix de mon panier d’épicerie augmenter de façon dramatique. »
Peu de ressources pour la communauté

Les communautés de Nain et Hopedale ont été sondées quelques années seulement après l’interdiction par la province de la chasse au caribou.
C’était également tout juste avant le début de la saison d’expédition de biens qui avait été retardé.
Une des chercheuses, Kristeen McTavish, est aujourd’hui coordonnatrice à la sécurité alimentaire pour le gouvernement du Nunatsiavut. Elle dit que les résultats de l’étude montrent le pire scénario possible.
Il existe peu de ressources pour les gens qui manquent de nourriture dans ces communautés, indique-t-elle.
Prix élevés, chômage et colonisation
Le maire de Nain, Joe Dicker, appelle les membres du gouvernement Nunatsiavut à prendre le problème au sérieux. Les épiceries doivent faire un effort pour entreposer des denrées et mettre en vente des aliments santé.
De son côté, Kristeen McTavish estime qu’il s’agit d’un problème complexe sans solution facile.
« Souvent, l’insécurité alimentaire est associée aux prix élevés de la nourriture, mais il y a d’autres raisons comme le chômage et les effets de la colonisation », estime-t-elle.
D’après le reportage de Matt McCann, CBC