Accord pancanadien sur le changement climatique : le Manitoba et la Saskatchewan tardent à signer

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La ministre de l’Environnement et du Climat du Canada, Catherine McKenna, durant une conférence de presse sur un nouveau fonds vert de 2 milliards de dollars, le 15 juin 2017. (Adrian Wyld/La Presse canadienne)
Le Manitoba et la Saskatchewan auront jusqu’à la fin décembre pour adhérer au Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, sans quoi les deux provinces perdront des millions de dollars en financement fédéral pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

La ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, a dévoilé jeudi les détails du Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone. La cagnotte de 2 milliards de dollars vise à financer des projets pour réduire les émissions de GES dans les cinq prochaines années.

La première portion du fonds, qui s’élève à 600 millions de dollars, sera versée pour des projets proposés autant par les provinces que par les municipalités, le secteur privé et d’autres organismes de la société civile.

La deuxième portion, soit 1,4 milliard de dollars, ira dans les poches des provinces et des territoires. En plus d’un montant de base de 30 millions de dollars, chaque province admissible recevra un montant calculé en fonction de sa population.

Le Manitoba et la Saskatchewan, les seules provinces qui n’ont toujours pas signé le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, auront jusqu’à la fin du mois de décembre pour le faire.

Sinon, leurs parts – environ 66 millions de dollars pour le Manitoba et 62 millions pour la Saskatchewan – seront résorbées dans le fonds de bourses attribuées aux projets privés ou publics de mérite.

La Saskatchewan refuse

Toutefois, jusqu’à présent, la perspective d’une part du gâteau de 2 milliards de dollars n’a pas été suffisante pour mettre en appétit les deux premiers ministres réfractaires.

Brad Wall, chef du gouvernement de la Saskatchewan, reste inflexible et affirme catégoriquement qu’il ne signera pas le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques tant que celui-ci l’oblige à imposer une taxe sur le carbone. M. Wall entend contester le plan fédéral sur cette taxe verte et dit qu’il n’hésitera pas à porter la cause devant les tribunaux, si besoin est.

Jeudi, le premier ministre a affirmé qu’avec cette annonce d’Ottawa, le fédéralisme canadien est encore descendu d’un niveau. Selon lui, le gouvernement fédéral empêche les provinces qui n’adhèrent pas aux mêmes politiques de toucher au fonds.

Le plan d’action d’Ottawa exige que chaque province fixe un prix plancher de 10 $ la tonne de carbone à partir du printemps 2018. Sinon, le gouvernement fédéral le fera de son propre chef. Le prix plancher doit aussi augmenter progressivement pour atteindre 50 $ la tonne en 2022.

Ottawa promet cependant que les revenus tirés de la taxe sur le carbone resteront dans la province où les émissions sont produites.

Le Manitoba use de stratégie

Quant au Manitoba, le premier ministre Brian Pallister tente de se servir stratégiquement du plan fédéral sur le climat afin d’influencer le montant des transferts fédéraux en matière de santé versés à la province.

Le gouvernement progressiste-conservateur est moins préoccupé que d’autres par une taxe sur le carbone, mais selon des sources de La Presse canadienne, la province préférerait qu’Ottawa en porte la responsabilité.

Des responsables des gouvernements manitobain et fédéral négocient toujours les conditions pour que la province adhère à l’entente.

En vertu de l’Accord de Paris sur le climat, le Canada devra réduire ses émissions de 200 millions de tonnes d’ici 2030 afin d’atteindre l’objectif de réduction des GES de 30 % sous les niveaux de 2005. Une telle suppression revient à retirer de la route deux fois le nombre de véhicules au pays.

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