Les Inuits vont cogérer avec Ottawa les eaux du nord du Labrador

Une vue aérienne de la côte nord du Labrador, entre Nain et Natuashish. (Andrew Vaughan/La Presse canadienne)
Les connaissances inuites traditionnelles vont être utilisées pour gérer et protéger les eaux du nord du Labrador grâce à un partenariat signé entre Ottawa et le gouvernement du Nunatsiavut.

Ottawa et le gouvernement du Nunatsiavut vont cogérer les eaux du nord du Labrador grâce à un partenariat dans lequel les droits et les intérêts des Inuits du Labrador devront être reconnus et respectés. Les deux gouvernements ont signé une déclaration d’intention pour gérer l’océan entourant le nord du Labrador. Ce plan de gestion maritime devrait protéger une bande côtière plus longue que l’État de Californie qui comprend une des plus fortes concentrations d’ours polaires au monde, et un vaste éventail d’espèces d’oiseaux, de poissons et de baleines.

Carte du Labrador montrant l’emplacement des terres inuites, les zones de campement inuites et la zone marine inuite. (Accord sur les revendications territoriales des Inuits du Labrador/Gouvernement du Nunatsiavut)

Selon un communiqué de Parcs Canada, les gouvernements « collaboreront pour explorer de nouvelles solutions, comme des aires protégées autochtones » pour maintenir la santé des océans et des communautés côtières. Cette déclaration d’intention vient appuyer l’initiative Imappivut (« nos eaux ») mise de l’avant par le gouvernement du Nunatsiavut.

Cette initiative vise à « reconnaître les liens qui unissent les Inuits du Labrador à l’océan ainsi que leurs droits et leurs connaissances qui s’y rattachent », a déclaré le président du gouvernement du Nunatsiavut, Johannes Lampes, dans un communiqué. Ce plan de gestion devrait améliorer « la vie de ceux qui dépendent de l’eau et de l’écosystème lui-même ».

« Nous allons non seulement contribuer à protéger une région subissant les véritables répercussions des changements climatiques, mais au moyen de l’intendance environnementale, de la formation et de l’emploi, nous fournirons des possibilités économiques pour les communautés inuites le long de la côte. »

– Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et du Changement climatique

« C’est quelque chose de gros. Cela démontre que le chemin vers la réalisation de nos engagements nationaux en matière de conservation maritime est directement lié à la vision que les Autochtones ont de leur terre », a indiqué dans un courriel à Radio-Canada Louie Porta, vice-président d’Océans Nord Canada, un groupe de conservation de l’océan qui cherche à trouver des solutions durables pour l’Arctique et qui a contribué à l’initiative Immapivut au cours des deux dernières années. « Je pense que le gouvernement du Nunatsiavut a la chance de montrer au monde comment faire avancer l’idée des aires marines protégées autochtones », a-t-il poursuivi.

La zone de gestion maritime prévue devrait s’étendre sur 12 milles marins le long du littoral qui fait partie de la zone marine prévue dans le cadre de l’Accord sur les revendications territoriales des Inuits du Labrador, selon Darryl Shiwak, ministre des Terres et du Développement naturel du gouvernement du Nunatsiavut. Le plan de gestion devrait répondre aux préoccupations des communautés et il est encore à développer.

« C’est une sorte d’autoroute pour nous pendant l’été et l’hiver, c’est là que nous naviguons, chassons, pêchons. C’est important pour nous de protéger la faune et l’environnement de cette zone. Nous sommes préoccupés par l’augmentation du trafic maritime, l’impact potentiel d’une exploration pétrolière ou gazière, l’impact des pêches commerciales. […] Nous voulons être certains de bien tout comprendre et d’avoir un plan qui vient des Inuits du Labrador. »

– Darryl Shiwak, ministre des Terres et du Développement naturel du gouvernement du Nunatsiavut.

Le gouvernement du Nunatsiavut prévoit donc de se rendre dans les communautés afin de demander aux collectivités ce qu’elles souhaitent inclure dans ce plan. « C’était clair, et on l’a indiqué clairement dès le début, que ce plan serait un plan des Inuits du Labrador, nous devons connaître les connaissances traditionnelles de chaque communauté », a précisé le ministre Darryl Shiwak. L’accord final devrait être signé en décembre 2018.

Marie-Laure Josselin, Radio-Canada

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