Un athlète du Yukon Arctic Ultra, un marathon extrême tenu au Canada, risque l’amputation
Un athlète italien de l’ultra-marathon Yukon Arctic Ultra, au Canada a passé 18 heures perdu et confus dans la forêt et risque maintenant de perdre ses mains et ses pieds. Ce jour-là, le mercure a atteint -42,7 degrés Celsius à Carmacks, un petit village du Yukon.
Roberto Zanda, un habitué des ultra-marathons, était l’un des deux seuls athlètes encore dans la course dans la catégorie distance de 300 miles (480 km) de l’événement quand, après le point de contrôle de Carmacks, il s’est aperçu que ses mains n’avaient plus de circulation sanguine.
S’exprimant en italien avec l’aide d’un interprète, il explique avoir tenté de trouver rapidement des secours sans l’encombrement de son traîneau. Il a donc laissé son traîneau, sur lequel était attaché son appareil de géolocalisation. Il s’est mis à chercher de l’aide en faisant des allers-retours à partir de son traîneau dans toutes les directions, mais sans succès.
Confus et convaincu qu’il allait mourir, il a retiré ses gants, ses bottes et ses bas. Il affirme avoir ensuite marché pendant des heures pieds nus dans la neige, entre les roches et les branches, jusqu’à trouver un lac gelé.
Une meilleure supervision
Il a fallu 18 heures, dit-il, avant que l’équipe de soutien le retrouve et le transporte par hélicoptère vers l’Hôpital général de Whitehorse, où il reçoit des soins depuis.
L’athlète attend d’être transféré vers un hôpital de l’Italie puisqu’il faudra des mois avant de savoir si la circulation sanguine reprendra dans ses membres et quelles portions de ses mains ou de ses pieds pourront être sauvées. Il s’attend toutefois à subir des amputations partielles.
Robert Zanda soutient que l’organisation aurait pu offrir une meilleure supervision.
L’organisateur du Yukon Arctic Ultra, Robert Pollhammer, maintenant de retour en Allemagne, affirme qu’il s’agit du pire incident des 15 ans d’existence de l’événement.
Bien qu’ébranlé par l’affaire, il est convaincu que l’organisation de la course n’aurait pas pu faire plus. « J’ai eu un long entretien avec la Gendarmerie royale du Canada, puisqu’ils étaient avisés de la recherche active, il y a beaucoup de discussions dans l’organisation à savoir si nous aurions pu faire plus et la réponse est non, parce qu’il avait tout ce qu’il lui fallait, il avait le bon équipement, mais il a ignoré tous les signes d’hypothermie. »
La police et lui ont eu un entretien sur l’incident, et la GRC, dit-il, est d’avis que tout a été fait dans les règles. Robert Pollhammer affirme qu’à un certain moment, l’athlète a pris une mauvaise décision.