Lilia et Tarik Abid : leur nouvelle aventure dans l’Arctique canadien
Sur la glace, en bordure du Grand lac des Esclaves, Lilia et Tarik Abid pourraient se croire au cœur d’une série de téléréalité comme Le convoi de l’extrême (Ice Road Truckers) ou Les pilotes des glaces (Ice Pilots). Des séries qu’ils suivaient en Algérie, bien avant leur arrivée à Yellowknife, qui donne sur cette immense étendue d’eau.
Cet attrait pour ces émissions, qui dépeignent de façon sensationnelle les conditions extrêmes des paysages du Grand Nord, était peut-être un appel du destin, aux yeux de Tarik. À l’époque, il était loin de se douter qu’il ferait de ces paysages sa maison.
Destin ou pas, c’est surtout le programme de Mobilité francophone d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada qui a permis au couple d’immigrer dans les Territoires.
À la foire de l’emploi Destination Canada, à Paris, en 2016, Lilia a rencontré des membres du Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest. Une offre d’emploi dans un café, beaucoup de paperasse et quelques mois plus tard, Lilia et Tarik Abid se retrouvaient dans la section des arrivées de l’aéroport de Yellowknife.
DE 30°C À – 30°C
Les différences entre les Territoires du Nord-Ouest et l’Algérie sont bien nombreuses. Sur le thermomètre, elles se comptent surtout en dizaines de degrés.
« Au départ, les températures, c’était une nouvelle aventure, admet Lilia, mais comme nous étions très heureux d’être ici, nous n’avons pas senti tout ça. »
Pour contrer le froid, l’hiver, les deux nouveaux arrivants disent rester actifs en participant notamment à des activités organisées par la communauté francophone, en faisant des sorties pour découvrir les Territoires et en travaillant.
Près d’un an après son arrivée, le couple dit maintenant être à Yellowknife pour de bon. La quête vers l’obtention de leur citoyenneté canadienne se poursuit. Lilia travaille comme gérante au Java Roma et Tarik, qui a travaillé ici et là, est à la recherche d’un emploi.
Le couple estime devoir beaucoup à la communauté francophone pour ses conseils et ses services en français.
« La francophonie nous a évité le dépaysement brusque », affirme Tarik. « On s’est retrouvés à côtoyer des francophones, et le changement a été progressif. »
« On sent qu’il y a de la magie ici à Yellowknife », explique Lilia. « Il y a un climat convivial, un climat familial, il y a une certaine magie dans la nature. »
« Sincèrement, ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir la chance de venir à Yellowknife », poursuit Tarik. « Il y a pas mal de gens qui paient beaucoup d’argent pour venir ici. »
Pour lui, la route de glace, c’est l’évasion. Il n’y a pas de limites.
« Rouler sur la glace, c’est un petit peu comme le Sahara, dans le sud de notre pays. Ces grands espaces ouverts permettent de s’évader physiquement et spirituellement. »