Arctique canadien : le Yukon modélise mathématiquement les risques du déconfinement

Le médecin hygiéniste en chef du Yukon, Brendan Hanley, veut se servir de la modélisation pour évaluer les risques liés aux différentes options de déconfinement, particulièrement en ce qui a trait à l’ouverture possible des frontières. (Alistair Maitland/Gouvernement du Yukon)
Le Yukon n’a jamais connu de courbe de contamination. Les autorités sanitaires croient que ce succès est dû aux restrictions précoces et montrent des outils de modélisation mathématique pour preuve.

D’abord, les autorités sanitaires ont ordonné une série de restrictions avant la confirmation des deux premiers cas de COVID au territoire. Ceux-ci, en date du 22 mars, entraînent ensuite la fermeture des frontières aux voyages non essentiels, la quarantaine obligatoire pour les résidents de retour de voyage, et une limite de 10 personnes pour les rassemblements.

En tout, le territoire a enregistré jusqu’ici 11 cas de COVID-19, tous reliés à des voyages à l’extérieur du territoire et qui se sont rétablis sans aucune hospitalisation.

Selon les modèles présentés par les autorités mardi, le scénario aurait pu être bien différent.

En tenant pour acquis qu’un cas de COVID-19 peut infecter en moyenne 2,4 autres personnes, les outils de modélisation ont calculé deux scénarios différents.

Sans aucune restriction sanitaire, le territoire aurait pu enregistrer jusqu’à 1946 cas en deux mois dont 77 auraient nécessité une hospitalisation. Un autre modèle suggère que le nombre de cas aurait pu atteindre 9456 cas dans la même période.

Mais en mettant en place des mesures de restrictions 14 jours après l’arrivée des premiers cas, les modèles suggèrent une réduction de la contamination de 2,4 personnes à 0,62 personne en moyenne avec un total de moins de 67 cas en tout en deux mois.

La grande conclusion, selon le médecin hygiéniste en chef, Brendan Hanley : « Les mesures de santé publique sont essentielles pour empêcher la menace de COVID. »

Les modèles pour la suite

Maintenant, le Dr Hanley souhaite avoir accès à des outils de modélisation plus spécifiques pour évaluer les risques liés aux différentes options d’assouplissement des mesures, particulièrement en ce qui a trait à l’ouverture possible des frontières.

« On est en train de collaborer avec l’Agence de la santé publique du Canada pour développer des modèles plus complexes pour répondre à des questions plus sophistiquées, si on change les mesures sur les frontières par exemple, comment ça change le risque d’importation. »Brendan Hanley, médecin hygiéniste en chef

Le plus grand facteur de risque ici, selon Brendan Hanley, est celui du niveau de contamination dans les provinces voisines, le reste du pays, ou dans l’État de l’Alaska.

« On est très intéressé par les taux de [contamination] à venir, s’il y a une deuxième vague ou pendant la saison de la grippe, si [le nombre de cas remonte] qu’est-ce que ça pose comme risque », affirme Dr Hanley.

Les autorités espèrent ajuster ensuite ces modèles en fonction d’un nombre potentiel de personnes infectées arrivant au territoire de façon à déterminer le risque que posent les différentes mesures d’assouplissement pour les prochains mois.

En attendant, certains salons de soins corporels ouvriront leurs portes mercredi et certains restaurants offriront leurs tables vendredi dans le cadre de la première phase de déconfinement.

Radio-Canada

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