Une conférence sur l’éducation samie examine comment mieux servir les enfants autochtones
Une conférence internationale sur l’éducation se déroule dans l’Arctique norvégien pour examiner la manière avec laquelle les enfants autochtones peuvent être mieux servis par les systèmes scolaires.
« Il est important que nous nous réunissions et partagions les résultats de la recherche que toute la Laponie produit, mais aussi que nous rassemblions les résultats et les expériences d’autres peuples autochtones », a affirmé Ol-Johan Sikku membre du Parlement sami de Norvège, dans une interview Zoom.
La Laponie est le terme utilisé pour désigner la patrie traditionnelle samie qui s’étend sur la Finlande arctique, la Suède, la Norvège et la péninsule de Kola en Russie.
La Conférence sur l’éducation samie 2021 a débuté le 5 octobre et est organisée à Guovdageaidnu-Kautokeino par l’Université samie des sciences appliquées et par le Parlement sami de Norvège.
L’objectif de l’événement est de partager l’expérience des éducateurs et des chercheurs autochtones et de mettre en lumière le travail effectué dans le domaine de l’éducation autochtone dans le monde.
Les principaux domaines examinés sont la décolonisation de l’éducation autochtone, la revitalisation des connaissances et des langues autochtones, la réalité des enseignants et des étudiants, ainsi que le rôle de l’éducation en plein air.
Une centaine de personnes y prennent part en présentiel avec d’autres participants par zoom.
Remettre les « fondamentaux samis » dans l’éducation
Parmi les sujets présentés lors de la Conférence figure le projet SaMOS (Sami manat odda searvelanjain – les enfants samis dans les nouvelles salles d’éducation). Celui-ci a été lancé en 2017 pour fournir une éducation culturellement pertinente aux enfants samis.
L’objectif du projet qui s’étale sur cinq ans est de créer une nouvelle pédagogie où la langue et la culture samies seraient le principal guide de l’organisation de l’éducation préscolaire. Cela pourrait ensuite être codifié et facilement partagé par les juridictions et dans différents contextes.
Le gouvernement norvégien a commencé à financer le projet avec 4 millions de couronnes par an (environ 576 000 $ CA). L’expérience est mise à l’essai dans quatre écoles maternelles norvégiennes.
« Depuis le début, nos principaux objectifs étaient que la pédagogie devrait porter les valeurs et la culture samies », a ajouté Ol-Johan Sikku.
« Nous n’utilisons pas ces pensées ou ces mots occidentaux comme le mot « règles ». Nous travaillons avec l’idée que tout devrait être à la manière de penser samie. »
Les parlements samis de Finlande et de Suède avaient également l’intention de participer à la Conférence et avaient demandé un financement de l’Union européenne pour lancer des projets pilotes similaires dans leurs régions.
Bien que leurs demandes de financement aient été refusées, ils agissent en tant que consultants.
Carina Sarri, une éducatrice préscolaire samie en Suède qui a fait une présentation mercredi à la Conférence lors d’une session sur le projet SaMOS, affirme qu’il est essentiel de créer une base pour les élèves dans leur culture autochtone.
« J’ai fait mes études à travers le monde occidental, donc mon sac à dos était très lourd quand j’ai commencé à réfléchir à ces questions, a-t-elle expliqué. J’ai juste dû presque le vider et j’y ai remis les bases de la culture samie. »
La Conférence sur l’éducation samie 2021 continue jusqu’au 7 octobre.