Une Première Nation accuse Énergie Yukon de ne pas respecter une entente liée à un barrage

Le conseil des Premières Nations de Champagne et Aishihik accuse Énergie Yukon, la société d’État responsable de la gestion de l’énergie dans ce territoire du nord-ouest du Canada, de ne pas respecter une entente collaborative signée en 2016 pour gérer le barrage hydroélectrique Aishihik situé près de Haines Junction, dans le sud-ouest du territoire.
L’accusation survient alors que le permis d’utilisation des eaux du barrage vient à échéance l’an prochain.
En conférence de presse, les porte-paroles de la Première Nation ont rappelé que la construction du barrage dans les années 1970 a forcé la relocalisation d’un village et causé d’importantes perturbations au mode de vie traditionnel des habitants. L’état de la faune et des poissons n’a jamais été le même dû au bas niveau d’eau, disent-ils.

Pas d’obligation de consensus
Le PDG d’Énergie Yukon, Andrew Hall, s’est dit surpris par la position du conseil autochtone alors que le processus de renouvellement du permis d’utilisation des eaux est en cours.
Selon lui, le protocole d’entente espérait trouver terrain d’entente, mais un consensus n’était pas obligatoire.
L’entente a permis de procéder à une étude sur l’état et l’impact du niveau d’eau du lac avec l’apport du savoir traditionnel des aînés et des membres de la Première Nation ainsi que la contribution d’organismes non gouvernementaux.
Le processus de deux ans s’est conclu par la volonté des Premières Nations de porter le niveau du lac à ce qu’il était avant la construction du barrage. Le PDG soutient toutefois que pour ce faire, Énergie Yukon devrait dépenser l’équivalent de 10 millions de dollars par année en mazout pour compenser le manque à gagner d’énergie.

Projets d’énergie renouvelable
De son côté, le conseil des Premières Nations de Champagne et Aishihik aurait aimé que des projets d’énergie renouvelable, tels que la biomasse ou la géothermie, soient envisagés pour compenser la perte d’énergie du barrage en ramenant le niveau d’eau.
« Les membres de la Première Nation ont l’impression d’avoir subventionné l’énergie bon marché pendant des décennies par les impacts qu’ils ont subis sans pour autant recevoir de bénéfices ou de recouvrement », affirme Roger Brown, directeur du département autochtone de l’Environnement et des Ressources naturelles.
La Première Nation souhaite donc qu’Énergie Yukon revienne à la table des discussions.
Le processus de consultations publiques en vue du renouvellement de la licence d’utilisation des eaux est toutefois en marche avec des événements prévus cette semaine à Whitehorse, capitale territoriale.