Archéologie arctique : une saison compliquée pour Parcs Canada

Dans le cadre d’une stratégie de retour au travail, Parcs Canada a publié un guide qui répertorie quatre différents niveaux de zones de conservation nécessitant un travail archéologique sur le terrain. (Sean Kilpatrick/La Presse canadienne)
« L’épidémie a rendu une situation déjà difficile, bien plus compliquée », indique Colleen Arnison, gestionnaire à la fonction de conservation des ressources pour l’Arctique de l’Ouest.

En partenariat avec les gouvernements du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, Parcs Canada a travaillé pendant plusieurs mois sur une stratégie de retour au travail. Appelé « Be able to work again », ce guide répertorie quatre différents niveaux de zones de conservation qui nécessitent un travail archéologique sur le terrain.

« Ce document indique comment nous réévaluons tout notre travail et il se base sur l’importance d’accomplir nos tâches dans l’ordre afin qu’il n’y ait pas de dommages irréversibles lorsque nous collectons les données dans le contexte de COVID », explique Mme Arnison.

Les autorisations devenues nécessaires à l’organisation de voyages sur le terrain sont devenues exponentielles, alors que le nombre de personnes autorisées à participer à la collecte de données sur le terrain a, lui, clairement diminué. Une situation qui aurait, en temps normal, été simple est devenue extrêmement compliquée aujourd’hui.

Un aménagement spécifique a dû être mis en place dans l’habitacle de l’hélicoptère permettant de transporter les archéologues jusqu’aux sites.

« Une barrière sanitaire en plastique a été mise en place entre chaque personne voyageant dans l’hélicoptère. Les masques sont aussi obligatoires pendant le voyage »

Colleen Arnison, gestionnaire à la fonction de conservation des ressources pour l’Arctique de l’Ouest

Plus de travail administratif, moins de personnes sur le terrain

Le manque de personnel au sol a mis en relief une situation difficile. En effet, seules trois personnes sont autorisées à voyager en hélicoptère actuellement alors que certains sites nécessitent un plus grand nombre de personnes. De plus, les membres des communautés proches des sites archéologiques ne sont plus autorisées à voyager avec les archéologues comme c’était le cas les années précédentes.

« Habituellement, nous invitons une personne ainée ou un jeune de la communauté afin de lui montrer les techniques utilisées (par les archéologues). Cette saison, nous avons décidé de ne pas le faire parce qu’il était trop risqué d’amener un membre de la communauté pour un voyage de terrain », rappelle-t-elle.

Une fenêtre météo favorable

Alors que le voyage de terrain initialement prévu dans le parc de Tuktut Nogait a dû être retardé, l’équipe d’archéologues basée à Inuvik a pu se rendre dans le parc national Ivvavik, sur la côte nord-ouest du Yukon, du 22 au 24 juillet 2020. Au total, douze sites culturels comme des lieux de sépulture ou encore des bâtiments de la Compagnie de la Baie d’Hudson ont été inspectés.

« Nous avons travaillé sur les sites qui se trouvent sur la côte du Yukon parce qu’ils sont exposés à des risques élevés d’érosion », précise Mme Arnison, qui estime que la chance au niveau de la météo a joué en leur faveur.

Les conditions météorologiques favorables ainsi que la quasi-absence de vent ont permis de documenter, avec un drone, onze des douze sites répertoriés. À son retour, l’équipe a bénéficié d’une exemption de quarantaine, bien que le parc national Ivvavik se trouve au Yukon et que des restrictions s’appliquent normalement à tous les voyageurs.

« La raison principale de l’exemption est que le parc national est isolé. De plus, les employés de Parcs Canada ne se sont rendus dans aucune communauté pendant le voyage et n’ont interagi avec personne d’autre », conclut-elle.

Nelly Guidici, L'Aquilon

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