Des Inuit retrouvent des objets de leur histoire dans un musée de l’Arctique canadien

Des anciens de Cambridge Bay ont communiqué leurs connaissances des objets de plus de 100 ans rapportés par l’anthropologue Diamond Jenness lors de l’Expédition de l’Arctique canadien, au début du 20e siècle. (Pitquhirnikkut Ilihautiniq – Société patrimoniale de Kitikmeot)
Des Inuit de Cambridge Bay, au Nunavut, dans l’Arctique canadien, redécouvrent la vie de leurs ancêtres au fil d’une exposition mettant à l’honneur des artéfacts d’une centaine d’années.

Forte d’une entente de prêt à long terme avec le Musée canadien de l’histoire de Gatineau, au Québec, la Société patrimoniale de Kitikmeot (Pitquhirnikkut Ilihautiniq) a ajouté neuf nouveaux artéfacts à son musée de Cambridge Bay.

Ces nouveaux objets font partie d’une collection d’environ 3000 artéfacts amassés par l’anthropologue Diamond Jenness entre 1913 et 1918, lors de l’Expédition de l’Arctique canadien.

La directrice générale de la Société patrimoniale de Kitikmeot, Pam Gross, examine des parkas en peau de caribou au Musée canadien de l’histoire à Gatineau. (Pitquhirnikkut Ilihautiniq – Société patrimoniale de Kitikmeot)

Diamond Jenness a échangé et acheté de nombreux objets aux Inuit, dont certains font la joie des visiteurs du musée depuis son ouverture au Centre culturel May Hakongak, en 2002.

Ces artéfacts donnent entre autres une idée de ce qu’était la vie des Inuit avant d’avoir des contacts plus réguliers avec les Européens.

Des objets significatifs

Des anciens de Kitikmeot ont travaillé pendant huit mois avec des employés du Musée canadien de l’histoire afin de choisir les objets qu’ils souhaitaient voir à Cambridge Bay.

La collection rapportée comporte notamment parkas en peau de caribou et des chapeaux de danse rituelle composés en partie de peau de phoque et des amulettes.

« Notre culture chamaniste a été supprimée par la christianisation », explique Pam Gross. Elle ajoute que les anciens ont choisi de rapatrier les amulettes afin d’en comprendre l’utilisation et de les recréer.

Des anciens de la communauté inuit de Cambridge Bay, au Nunavut, ont travaillé avec des employés du Musée canadien de l’histoire afin de choisir quels objets rapportés au sud par Diamond Jenness seraient prêtés à la Société patrimoniale de Kitikmeot. (Pitquhirnikkut Ilihautiniq – Société patrimoniale de Kitikmeot)

Les visiteurs peuvent également admirer des kamiks, des bottes traditionnelles faites en peau de phoque.

Tout comme les autres artéfacts, ces chaussures sont une occasion, pour les anciens, d’expliquer comment les objets de la collection étaient fabriqués et utilisés. La Société patrimoniale de Kitikmeot prépare d’ailleurs un atelier afin de montrer à ses visiteurs comment fabriquer des kamiks et perpétuer la tradition.

Fruit d’un long travail

Tout transporter de Gatineau à Cambridge Bay, dans le détroit de Dease, et en rapporter d’autres objets peut être une oeuvre risquée et complexe.

Les parkas de caribou, par exemple, ont été sorties des réfrigérateurs du Musée canadien de l’histoire et, en 24 h, lentement acclimatées à la température ambiante avant d’être évaluées afin de savoir si elles étaient en état de faire le voyage.

« Elles sont si délicates, elles ont 100 ans », explique la conservatrice pour le Nord du Canada au Musée canadien de l’histoire.

Les soins ne s’arrêtent toutefois pas là. Pour conserver ces pièces historiques en bon état, le musée de Cambridge Bay les expose dans des châsses dont l’humidité est contrôlée et qui bloquent les rayons ultraviolets.

Redonner vie aux objets

Outre les expositions, la Société patrimoniale de Kitikmeot souhaite également remettre certains objets en usage, explique sa directrice générale, Pam Gross.

Cet été, par exemple, les anciens de la communauté ont choisi de rallumer une lampe de pierre de plus de 300 ans lors de l’inauguration de la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique.

« On travaille à la décolonisation et à la pérennité de nos traditions. Les gens les apprennent et peuvent les célébrer, en être fiers », ajoute Pam Gross.

Avec les informations de Kate Kyle

Radio-Canada

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