Dans le Grand Nord canadien, la troupe de théâtre francophone d’Iqaluit de retour sur les planches
Retardés par la pandémie, les comédiens du Théâtre Uiviit, la troupe de théâtre francophone d’Iqaluit, s’apprêtent à remonter sur les planches du Franco-Centre, plus d’un an et demi après avoir commencé leurs premières répétitions.
« On se demandait : “Ça va-tu finir par arriver un jour?” », se souvient le résident d’Iqaluit André Beaupré.
Il est l’un des six acteurs de la pièce Un air de famille, d’Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri, reprise par la troupe du Théâtre Uiviit.
La troupe a commencé à répéter la pièce au cours de l’automne 2019, dans l’idée de la jouer devant le public francophone d’Iqaluit au printemps de 2020.
« Les acteurs ici ont travaillé très très fort [avec] des répétitions deux fois par semaine », assure le directeur du Théâtre Uiviit, Maurice Lamothe.
En raison de la pandémie, il souligne que la dernière année a été ponctuée, entre autres, par des répétitions en visioconférences, une longue pause durant l’été, mais aussi par le départ de certains comédiens.
Initialement metteur en scène de la pièce, il n’a eu d’autres choix que de jouer l’un des personnages qui n’avait plus d’interprète.
« Un jour, quelqu’un a levé sa main et a dit : “Ah, tu ferais une bonne mère!” », raconte-t-il. « Finalement, me voilà dans une robe, prêt à jouer la mère… un type de rôle que je n’avais jamais vraiment envisagé. »
Si le Nunavut bénéficie d’une plus grande latitude que les provinces du sud du pays en matière de restrictions sanitaires, la troupe devra se restreindre à un public de 35 personnes.
Les comédiens se réjouissent toutefois de pouvoir jouer devant un public.
« On a de la chance de vivre au Nunavut », assure Julie Vaddapalli, qui en est à sa quatrième pièce avec le Théâtre Uiviit.
« On comprend tout ce qu’il se passe à travers le monde, mais de pouvoir présenter [la pièce] ici et avoir des gens dans la salle, c’est un privilège et on le reconnaît », poursuit-elle.
La pièce raconte l’histoire de la famille Ménard, qui a l’habitude de se réunir chaque semaine dans un bistro français. Une nouvelle inattendue vient toutefois bouleverser leur réunion familiale.
« C’est une pièce qui plaît autant aux gens sérieux qu’aux gens qui aiment se divertir », décrit Maurice Lamothe.
« La pièce est assez intéressante parce qu’il y a un volet qui se veut comédie […] mais, en même temps, on va aussi jouer dans les émotions », complète André Beaupré.
La troupe de théâtre jouera vendredi et samedi soir au Franco-Centre.