Projet 2025 : ce plan conservateur un temps renié par Trump, désormais adopté à fond

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Le président américain Donald Trump. (Reuters/Jim Lo Scalzo)

« Je n’ai rien à voir avec Projet 2025 » : pendant la campagne présidentielle américaine, Donald Trump avait tenté de prendre ses distances avec ce programme politique du cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation, honni par la gauche pour ses propositions jugées extrêmes.

Mais dès son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier, le républicain a multiplié les annonces et décrets exécutifs semblant largement inspirés de ce document de plus de 900 pages, qui se voulait la feuille de route du mouvement conservateur pour tirer le maximum de profit des débuts de la nouvelle présidence Trump.

État fédéral, diplomatie, défense, énergie… Voici un tour d’horizon de quelques mesures de la nouvelle administration américaine qui trouvent leurs sources dans le Projet 2025.

L’un des premiers décrets de Donald Trump a porté sur un « gel » à l’embauche de tout employé civil fédéral.

Selon le Projet 2025, une telle mesure impose une discipline financière concernant les coûts du personnel des agences administratives, et réduit la boursouflure de ces agences.

Le décret prévoit de son côté qu’un plan soit présenté sous 90 jours par le directeur du budget de la Maison-Blanche pour « réduire la taille des effectifs de l’État fédéral par des améliorations sur l’efficacité et par des départs », après consultation avec le responsable de la commission à l’efficience gouvernementale (DOGE), Elon Musk.

Russell Vought, l’un des principaux architectes du Projet 2025, occupe ce poste stratégique de directeur du budget de la Maison-Blanche.

Par un autre décret, Donald Trump a également mis fin aux pratiques de « diversité, équité, et inclusion » dans les futures embauches fédérales. Aux États-Unis, les ressources humaines d’administrations et d’entreprises ont de longue date utilisé ces politiques de « DEI » pour diversifier les candidats à l’embauche sur des critères d’origine ethnique, de genre, de handicap, etc.

Mais pour le Projet 2025, les bureaux de DEI au sein de l’État fédéral sont devenus des outils de « discrimination illicite ». Le décret de Donald Trump évoque lui « de la discrimination raciale illégale sous couvert d’équité ».

Quelques heures après son investiture, Donald Trump a signé un décret annonçant le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), citant une « mauvaise gestion de la pandémie de COVID-19 », mais aussi des demandes de contribution financière « onéreuses » adressées à Washington.

De manière similaire, le Projet 2025 appelle à ce que les États-Unis se retirent d’organisations internationales qui « agissent contre les intérêts américains », et fustige notamment « l’échec manifeste et la corruption » de l’OMS.

Il exhorte en outre le chef de la diplomatie américaine à « ordonner un gel immédiat » sur tous les paiements d’aide internationale dès son investiture. Un tel gel a bel et bien été ordonné par l’administration Trump par décret le 20 janvier, avec déjà des conséquences humanitaires considérables dans le monde.

Le président républicain a également proclamé un état d’urgence à la frontière sud du pays, évoquant une « invasion » de migrants.

En raison de la gravité et de l’urgence de ce danger existant et de cette menace imminente, il est nécessaire que les forces armées entreprennent toute action nécessaire, annonce-t-il dans sa déclaration du 20 janvier, notamment la construction de barrières physiques supplémentaires le long de la frontière sud.

Son administration a déjà déployé plus de 1500 soldats à la frontière avec le Mexique, venant s’ajouter aux 2500 soldats existants.

Le Projet 2025 évoquait une telle implication du Pentagone pour aider « à la construction proactive du mur à la frontière » et pour « empêcher les traversées illégales ».

Vaste État proche de l’Arctique, l’Alaska compte parmi les territoires américains les plus riches en hydrocarbures.

Donald Trump, qui lors de sa campagne a souvent répété son souhait de « forer à tout-va », a ainsi signé un décret pour « libérer le potentiel extraordinaire en ressources de l’Alaska ». Le Projet 2025 appelle à faire une priorité du « développement responsable des atouts en énergie » de cet État du nord.

L’une des dispositions du décret vise à « accélérer » la délivrance de permis d’exploitation pour les projets d’énergies et de ressources naturelles en Alaska.

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