Lancement de l’Institut canadien de la sécurité de l’Arctique

Une bannière avec le nom et le logo de l'institut canadien de la sécurité de l'Arctique, le 27 mars 2025.
Les organisateurs souhaitent que la conférence devienne un rendez-vous annuel pour discuter des différents enjeux dans l’Arctique. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

À Whitehorse, le nouvel Institut canadien sur la sécurité de l’Arctique a été lancé avec une conférence durant laquelle on a fait montre de l’expertise présente dans le Nord, ainsi que de la nécessité d’inclure les territoires dans les questions de défense et de développement.

Durant son allocution, le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, a rappelé à maintes reprises l’importance du Nord canadien dans le contexte géopolitique actuel et les enjeux qui en découlent.

Les changements climatiques ouvrent les voies maritimes de l’Arctique, et les territoires sont les remparts du Canada au nord, à l’ouest et à l’est. La demande mondiale en minéraux critiques est à son plus haut, et les pays étrangers, alliés et hostiles, ont leurs yeux rivés sur les ressources que nous avons ici, souligne-t-il.

Parmi les sujets abordés durant la conférence, il a été impossible de passer sous silence les tensions entre le Canada et les États-Unis, et plus précisément les relations entre le Yukon et l’Alaska, mentionnées lors de nombreuses présentations.

Portrait de Ranj Pillai lors de sa visite à Ottawa, le 3 décembre.
Le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, a qualifié sa rencontre à Washington de « terrifiante ». (Photo : La Presse canadienne/Sean Kilpatrick)

Le premier ministre du Yukon est revenu sur son voyage à Washington avec ses homologues des autres provinces et territoires dans le but de discuter d’échanges commerciaux entre les deux pays, au moment où la menace des droits de douane venait d’être reportée de quelques semaines.

C’était terrifiant. Nous nous sommes assis avec le chef d’état-major adjoint […] et le premier commentaire a été : « Tous vos problèmes partiront si vous devenez le 51e État, affirme Ranj Pillai, premier ministre du Yukon! »


Le consul général des États-Unis à Vancouver, Jim DeHart, était présent jeudi à Whitehorse pour participer au lancement de l’Institut. Il a rappelé que le président américain Donald Trump a, à maintes reprises, répété ses ambitions et ses objectifs pour son pays.

Mon seul conseil serait de le croire sur parole, de le prendre au pied de la lettre. De prendre ce qu’il dit au sens littéral, lance-t-il, ajoutant que la nouvelle administration devra définir sa propre approche avec l’Arctique.

« Le secrétaire d’État [Marco] Rubio parle d’un Arctique plus accessible et de l’importance des nouvelles voies d’exportation », a dit Jim DeHart.

Il a également évoqué la sous-performance du Canada au sein de l’OTAN, arguant que cette participation inadéquate à l’organisation de défense expliquait en partie les tensions actuelles entre les deux pays.

Très honnêtement, le Canada a du chemin à faire, a-t-il ajouté.

Consolider l’expertise du Nord pour le Nord

En novembre 2024, le projet de création de l’Institut a obtenu un financement de 370 000 $ d’Ottawa et du gouvernement du Yukon. Si, pour le moment, il est piloté par le gouvernement du Yukon, le but est d’en faire un organe indépendant qui regroupe l’expertise du Nord canadien en matière de sécurité et de développement.

Ça nous donne un lieu pour discuter avec nos homologues du Nord, pour échanger avec les universitaires du Sud et pour construire notre expertise et notre leadership dans le Nord, soutient Ranj Pillai.

De gauche à droite, Ken Coates, Ranj Pillai et Andrew Smith lors de la conférence zéro sur la sécurité de l'Arctique, le 27 mars 2025.
Le président du conseil consultatif du Yukon sur la sécurité de l’Arctique, Ken Coates, le premier ministre du Yukon Ranj Pillai et l’organisateur de la conférence et leader du projet d’institut canadien sur la sécurité de l’Arctique, Andrew Smith. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Le leader du projet et organisateur de la journée de conférence, Andrew Smith, indique que l’idée n’est pas nouvelle, mais que le contexte actuel précipite un peu sa mise en place.

Nous n’avions pas planifié de faire cela alors que le monde regarde l’Arctique et que l’histoire est à nos portes en même temps. C’est un défi de faire ça et c’est un défi de rester à flot, mais les enjeux liés à la sécurité demeurent les mêmes, assure-t-il.

La conférence, appelée conférence zéro, servait d’ailleurs à établir les bases afin de poursuivre les discussions et de s’assurer que les futurs investissements et projets de développement se fassent également dans l’intérêt des résidents des territoires.

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