Rencontrez les candidats fédéraux qui se présentent au Nunavik

Une traduction d’un texte de Samuel Wat
Les libéraux, les néo-démocrates, les conservateurs et les bloquistes ont annoncé leurs candidats pour les prochaines élections fédérales.
Les Canadiens se rendront aux urnes, le 28 avril, pour décider qui les représentera à Ottawa.
Le Nunavik fait partie de la circonscription d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, la troisième du pays en termes de superficie.
La circonscription englobe de nombreuses cultures, notamment naskapie, anichinabée, crie, inuit et francophone, et chaque communauté vit ses propres histoires et défis.
Le Bloc québécois, le Parti conservateur, le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique présentent des candidats.
Le Parti vert avait déjà nommé un candidat, mais le parti a depuis confirmé que Simon Paradis n’avait pas obtenu suffisamment de signatures pour figurer sur le bulletin de vote.
Aucun remplaçant n’a été nommé.
CBC/Radio-Canada s’est entretenu avec trois des quatre candidats en lice.
Sylvie Bérubé, Bloc québécois
Elle cherche à se faire réélire pour un troisième mandat en tant que députée de la circonscription du nord du Québec, un bastion de son parti. Le parti a occupé le siège pendant plus de la moitié des 25 dernières années.
En 2019, Sylvie Bérubé, qui a décliné une demande d’entrevue en anglais avec CBC North, a été la première femme à être élue dans la circonscription.
Avant de se lancer en politique, elle a travaillé pendant 32 ans dans le système de santé, où elle a été directrice du comité social de l’hôpital de Val-d’Or et administratrice de la société Taxibus pour le transport en commun.
En tant que députée, elle a été jusqu’à tout récemment porte-parole du Bloc québécois en matière de famille, d’enfance et de développement social.
Mme Bérubé a déclaré qu’elle croyait que le Bloc avait défendu les intérêts du Québec au Parlement dans un contexte d’agression croissante de la part des États-Unis.
Elle se considère également comme une personne engagée qui a travaillé avec plusieurs organismes dans la région.
Steve Corriveau, Parti conservateur
Le candidat conservateur se présente dans la circonscription pour la deuxième fois.
Originaire de Val-d’Or, il n’hésite pas à dire qu’il n’a pas de priorités pour le Nunavik, car il existe déjà des organisations locales, comme Makivvik et l’Administration régionale Kativik, qui ont exposé les problèmes qui touchent leurs communautés.
Qui suis-je pour arriver ici et décider que cette priorité serait meilleure qu’une autre déjà établie par les personnes déjà élues, a déclaré M. Corriveau.
« Une fois élu, je prendrai le téléphone. J’appellerai tous ces gens et je leur dirai : »Que puis-je faire pour vous aider dans les affaires fédérales », et j’en ferai part à Ottawa ».
Il est conscient des difficultés liées à la construction de logements dans le Nord, en raison des coûts plus élevés et d’une logistique plus importante. Il souhaite travailler sur ce dossier.
Ici [dans le sud du Québec], nous n’accepterions pas les conditions dans lesquelles vous vivez dans le Nord, a-t-il lancé.
S’il est élu, M. Corriveau affirme qu’il prévoit de se rendre dans toutes les communautés du Nunavik, afin de rencontrer les personnes qu’il représente, et il a ajouté qu’il entamerait ces conversations avec un esprit ouvert et respectueux.
Quand j’étais jeune, mes parents m’ont dit que pour être respecté dans la vie, il faut d’abord faire preuve de respect, a-t-il conclu.
Mandy Gull-Masty, Parti libéral
Dans les conversations qu’elle a eues avec des électeurs, elle a entendu comme demande plus d’action dans les dossiers reliés aux changements climatiques, au développement économique et aux droits de chasse pour les Inuit.
Elle est également préoccupée par l’insécurité alimentaire, qu’elle dit avoir remarquée lorsqu’elle vivait dans le nord du Québec.
Son mari est originaire de Whapmagoostui, près de la communauté inuit de Kuujjuarapik.
J’ai tout de suite été intéressée par l’accès à la nourriture et par le fait qu’ils puissent bénéficier d’une sorte de subvention pour réduire le coût de la vie, a-t-elle dit.
« Nous avons beaucoup de ressources naturelles, mais le coût de la vie ici est très élevé. »
Thai Dillon Higashihara, Nouveau Parti démocratique
Thai Dillon Higashihara est entré tardivement dans la course.
Le parti avait auparavant nommé Catherine Louie Leblanc Oweetaluktuk, qui s’est ensuite retirée pour des raisons personnelles.
Depuis janvier, il travaille comme organisateur numérique du NPD à Ottawa, mais il a des liens personnels avec la région. Son grand-père a joué un rôle dans la création d’Oujé-Bougoumou, une colonie crie située dans le nord du Québec.
Thai Dillon Higashihara a mentionné qu’il discutait avec les habitants de la région pour mieux comprendre leurs besoins et qu’il commençait par la communauté de son grand-père.
Les infrastructures, la mise en œuvre des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation et la protection des langues autochtones figurent parmi ses priorités.
Je pense qu’il faut faire davantage pour que les langues indigènes soient réellement protégées, codifiées et légalisées, a-t-il déclaré. Il devrait y avoir un espace juridique pour protéger les langues indigènes, comme c’est le cas pour les langues française et anglaise au Canada.
Il pense que la diversité de la région, avec ses nombreux points de vue, sera bénéfique pour trouver une solution à des problèmes communs tels que le logement et le coût de la vie.
À lire aussi :