Conclusion de la rencontre annuelle des premiers ministres de l’Ouest et du Nord

Des personnes sourient.
Les premiers ministres Scott Moe (Saskatchewan), Ranj Pillai (Yukon), PJ Akeeagok (Nunavut), Danielle Smith (Alberta), David Eby (Colombie-Britannique), R.J. Simpson (Territoires du Nord-Ouest) ont conclu deux jours de discussions à Yellowknife. (Photo : X/R.J. Simpson)

Un texte d’Emmanuel Prince-Thauvette

La conférence des premiers ministres des quatre provinces de l’Ouest et des trois territoires s’est conclue après deux jours de discussions à Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest.

Dans la conférence de presse de clôture et le communiqué commun, les dirigeants ont notamment abordé la question des corridors énergétiques et de commerce interprovincial.

La question des corridors énergétiques

La question de la construction de nouveaux corridors énergétiques a retenu l’attention. Dans les derniers jours, les premiers ministres ont conclu un accord pour planifier les corridors qui devraient être développés dans les prochaines années.

« Nous avons besoin de corridors économiques qui donnent accès aux ports du nord-ouest de la Colombie-Britannique […] et aux ports sur la baie d’Hudson », explique David Eby, le premier ministre de la Colombie-Britannique.

« Je sais que la priorité de Danielle [Smith] est d’envoyer son pétrole lourd vers des ports de mer. Ma priorité est d’envoyer de l’électricité de la Colombie-Britannique vers le plus d’endroits possible », ajoute-t-il.

Chaque premier ministre a ses priorités, et nous reconnaissons qu’à ce moment, en tant que Canadiens, nous devons travailler ensemble.

« Je pense que nous pourrons trouver de nombreux terrains d’entente », dit Danielle Smith, malgré l’opposition de son homologue et voisin David Eby à un nouveau projet d’oléoduc qui traverserait le nord de sa province.

Des personnes discutent derrière une table.
David Eby croit qu’il est nécessaire de construire un « corridor économique » qui relierait le nord-ouest de la Colombie-Britannique au reste du pays. (Photo : Radio-Canada/Francis Tessier-Burns)

Abaisser les barrières commerciales

La Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba ont ouvert la porte pour accueillir les trois territoires nordiques dans le Nouveau Partenariat de l’Ouest, un accord de libre-échange conclu il y a 15 ans entre les provinces pour faciliter la mobilité de la main-d’oeuvre et le commerce interprovincial.

« Nous avons fait des progrès importants en ce sens », a souligné le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai.

Il a toutefois soulevé la nécessité de consulter les nations autochtones des trois territoires avant de se joindre à un tel accord.

« Nous ne pouvons pas prendre une décision unilatérale sur la suppression de certaines exceptions sans nous asseoir avec les gouvernements autochtones et déterminer ce qui est le mieux pour tous les habitants du Nord », affirme-t-il.

En tant qu’habitants du Nord, nous avons toujours constaté que l’activité économique se déplaçait principalement du nord au sud. Nous avons besoin de voir l’activité économique se déplacer également d’est en ouest, dit M. Pillai.

« Tous les premiers ministres reconnaissent que le moment est venu pour l’Ouest canadien. Nous allons être le moteur de l’économie canadienne », fait valoir David Eby, le premier ministre de la Colombie-Britannique.

La Colombie-Britannique et le Yukon ont par ailleurs signé un protocole d’entente sur le projet de raccordement du Yukon au réseau de la Colombie-Britannique afin de soutenir la production et la transmission d’électricité renouvelable entre les provinces.

La souveraineté de l’Arctique… et de l’Alberta

Pour les premiers ministres, un renforcement de la souveraineté canadienne dans l’Arctique passe notamment par le développement économique et l’approbation de projets dans la région.

C’est une conversation générationnelle à avoir avec le reste du pays, selon Scott Moe, premier ministre de la Saskatchewan. C’est le début d’un projet national d’importance très stratégique.

Ce dont on a besoin en ce moment, au Canada, ce sont des investissements, dit pour sa part le premier ministre du Nunavut, PJ Akeeagok. Il s’attend à revisiter la question des projets d’intérêts nationaux, comme celui de la route et le port de Grays Bay, lors de la rencontre des premiers ministres à Saskatoon en juin.

David Eby avait aussi un message qui s’adressait vraisemblablement aux Albertains qui souhaitent voir leur province se séparer du Canada. Il n’y a pas de pire moment pour se laisser entraîner dans des conversations sur la division du pays, a-t-il soutenu. Nous avons devant nous une formidable occasion.

Lors de la conférence de presse, Danielle Smith a réitéré sa position sur la question, soit qu’elle est favorable à une Alberta souveraine au sein d’un Canada uni.

M. Moe a reconnu qu’il y a un sentiment d’aliénation chez plusieurs personnes dans sa province. Il espère voir des changements réglementaires de la part du gouvernement fédéral, notamment en matière d’exploitation des ressources naturelles, qui pourraient apaiser les tensions.

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