La communauté s’organise à Puvirnituq pour résoudre la crise de l’eau

Un homme attache une conduite.
Une grande conduite souple sera utilisée temporairement pour acheminer l’eau au village. (Photo : Radio-Canada/Félix Lebel)

Les travaux d’installation d’une conduite temporaire afin de redistribuer de l’eau aux résidents de Puvirnituq de manière plus efficace vont bon train. Pendant ce temps, le gymnase de l’école a été ouvert aux résidents pour leur offrir de l’eau et de l’équipement sanitaire.

Mercredi, une grande tranchée a été creusée dans la neige printanière, qui recouvre la toundra près du village. Des travailleurs s’affairaient à y dérouler, en motoneige, une grande conduite souple d’environ trois kilomètres.

Une fois branchée, cette dernière permettra aux camions de livraison de s’approvisionner en eau directement à l’usine de traitement du village.

Une pelle mécanique creuse dans la neige.
Une tranchée a été creusée pour acheminer l’eau jusqu’à la station de traitement du village. (Photo : Radio-Canada/Félix Lebel)

Elle vise à contourner la section de canalisation qui a gelé à la mi-mars et qui a paralysé le système de livraison d’eau dans cette petite communauté de 2000 personnes. La crise a forcé la fermeture de l’unité de l’hôpital local, ainsi que la fin prématurée des classes.

Les routes s’améliorent, la neige fond. Le soleil rayonne et ils installent la conduite d’eau. […] On espère que d’ici dimanche, tout sera opérationnel, a indiqué la mairesse de Puvirnituq, Lucy Qalingo.

Portrait de Lucy Qalingo, dehors.
Lucy Qalingo s’est dite encouragée par l’avancée des travaux. (Photo : Radio-Canada/Félix Lebel)

Six conducteurs de camion, venus du village voisin d’Inukjuak, sont par ailleurs arrivés mardi. Ils poursuivent la distribution d’eau en soirée et la nuit, pour accélérer le rythme des livraisons.

Cette aide est précieuse, puisque plusieurs résidents n’ont pas d’eau courante chez eux depuis plusieurs semaines.

C’est bien normal de venir aider. On a plusieurs membres de nos familles au village. On connaît bien la communauté et ils auraient fait pareil si on avait été dans le pétrin. C’est ça, le Nunavik!, a souligné l’un des chauffeurs.

Centres de distribution d’eau

Des dizaines de palettes de contenant d’eau, totalisant 110 000 litres, sont arrivées à Puvirnituq par avion au cours des derniers jours. Une autre cargaison d’environ 55 000 litres est attendue prochainement.

Des palettes d'eau.
Jusqu’à 110 000 litres d’eau en bouteilles sont arrivés par avion au cours des derniers jours. (Photo : Radio-Canada/Félix Lebel)

Une douzaine de rangers locaux ont été mis à contribution pour en faire la distribution au gymnase de l’école primaire. Ils étaient accompagnés par des techniciens de la sécurité civile régionale.

Des ustensiles et de la vaisselle jetables ont par ailleurs été distribués, ainsi que du désinfectant pour les mains et les surfaces.

Deux autres points de services ont été établis pour les personnes vulnérables et les familles, à l’hôpital et à la maison de la famille locale.

L’ensemble de cette organisation laisse croire à un retour à la normale d’ici les deux prochaines semaines, estime l’Administration régionale Kativik (ARK).

On commence à voir la lumière au bout du tunnel. Je ne veux pas donner de faux espoirs, mais je crois que la prochaine phase va apporter des changements mesurables à la situation, dit le directeur de la sécurité civile à l’ARK, Craig Lingard.

Même si cette conduite d’eau permettra aux résidents de se rapprocher d’une vie normale, elle ne pourra régler le problème de la vétusté des infrastructures d’eau au village.

Un trou avec des tuyaux.
Le câble chauffant, qui permet l’approvisionnement en eau même en hiver, est arrivé à la fin de sa vie utile. (Photo : Radio-Canada/Félix Lebel)

Le câble chauffant, qui empêche la canalisation principale de geler, est arrivé en fin de vie. Plusieurs camions du parc municipal sont eux aussi vieillissants. Deux d’entre eux, sur un total de cinq, sont non fonctionnels.

L’ensemble du système devra être mis à jour et bonifié pour que ce scénario catastrophe ne se reproduise pas l’hiver prochain.

Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, réitère l’importance de dresser un bilan de la situation une fois que le pire moment de la crise se sera résorbé.

Si nous voulons corriger quelque chose, nous devons déterminer ce qui n’a pas fonctionné. Était-ce une panne, une erreur humaine ou en raison des infrastructures elles-mêmes? Nous allons nous y pencher, assure-t-il.

Il indique qu’il existe déjà un accord pour du financement, mais que la planification d’une solution devra se faire avec toutes les parties prenantes, en tenant compte des changements climatiques qui ont un immense impact.

Avec des informations de Julia Caron

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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