Une Première Nation déclare « protégé » le bassin versant du fleuve Taku

Le bassin versant du fleuve Taku s’étend du nord de la Colombie-Britannique jusqu’en Alaska. (Round River Conservation Studies)

Dans une déclaration que la Première Nation Tlingit de Taku River qualifie « d’historique », elle annonce la création d’une aire protégée et de conservation autochtone de 1,8 million d’hectares dans le bassin versant du fleuve Taku situé dans le nord de la Colombie-Britannique, près du Yukon et de l’Alaska.

Cette déclaration, signée par six représentants de la Première Nation, « vise à protéger tout territoire qui contient un cours d’eau se jetant dans le fleuve Taku ». Il sera toutefois possible de pratiquer le tourisme, d’effectuer des recherches ou de restaurer les lieux pour 60 % de la région.

Les 40 % restant de la vallée comportent d’importantes zones pour le minerai et une extraction minière jugée « respectueuse » ainsi que certains autres projets de développement seraient acceptés.

« Cette déclaration est le résultat de décennies d’entrevues et de travail que les aînés ont fait pour notre nation concernant ces aires protégées que nous estimons être les plus importantes », explique la porte-parole de la Première Nation et l’une des signataires de la déclaration, Charmaine Thom.

Elle souligne que la vallée et le fleuve sont au cœur de la culture traditionnelle Tlingit : « C’est là que nous allons pêcher le saumon et que nous allons chasser l’orignal. »

Selon Charmaine Thom, le moment est bien choisi pour signer une telle déclaration puisqu’elle s’enligne sur les engagements de protection de la biodiversité mise de l’avant par Ottawa et Victoria, notamment lors de la COP 15.

« Nous avons toujours su que l’endroit était important pour les Tlingit, et l’occasion d’ajouter une protection sur la région était là, alors nous avons capitalisé dessus », dit-elle.

La négociatrice de la Première Nation, Chantelle Schultz, est certaine que la déclaration permettra de protéger le territoire pour les futures générations et qu’elle obtiendra également plusieurs appuis.

« Maintenant, le reste du monde peut commencer à reconnaître et à soutenir les nations autochtones qui prennent soin de la Terre comme les aînés nous l’ont enseigné. Nous savons que nous pouvons y parvenir, on ne nous a simplement jamais donné l’espace nécessaire pour le faire », dit Chantelle Schultz.

La Première Nation espère maintenant travailler de concert avec le gouvernement de la Colombie-Britannique pour faire appliquer cette déclaration.

De son côté, le ministre de la gestion de l’Eau, de la Terre et des Ressources naturelles, Nathan Cullen, indique que le gouvernement de la Colombie-Britannique et la Première Nation Tlingit de Taku River se rencontrent régulièrement lors de forum, « où cette déclaration pourra être discutée ».

« Cela nous permet de nous assurer que tous les aspects économiques, environnementaux, sociaux et culturels sont pris en compte et qu’un processus collaboratif peut être bâti avec les Premières Nations tout en permettant un engagement robuste entre les parties prenantes », écrit le ministre.

Selon le ministre Cullen, la province est responsable de respecter également le travail avec les autres Premières Nations qui chevauchent la zone de l’aire protégée et avec les intervenants et les communautés qui pourraient être touchées.

Avec les informations de Virginie Ann

À lire aussi :

Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur le Canada, visitez le site de Radio-Canada.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *