Les territoires s’entendent pour la création d’une zone commerciale commune

Les trois territoires canadiens ont annoncé mardi qu’ils ont signé un protocole d’entente en vue de la création d’une zone d’échange commune, dont l’objectif est de promouvoir la libre circulation des marchandises et des travailleurs.
Dans un communiqué conjoint, les premiers ministres du Yukon, Mike Pemberton, des Territoires du Nord-Ouest, R.J. Simpson, et du Nunavut, P.J. Akeeagok, ont affirmé que le protocole d’entente aiderait à renforcer l’économie du Nord dans son ensemble et à faciliter la mobilité de la main-d’œuvre.
Ce protocole, qui n’est pas contraignant, prévoit notamment l’établissement d’un registre commun des titres de compétences qui faciliterait le déplacement de travailleurs entre les trois territoires.
L’accord a été signé la semaine dernière à Huntsville, en Ontario, lors d’une rencontre du Conseil de la fédération à laquelle ont pris part les trois premiers ministres.
Le premier ministre Simpson a déclaré que « les lois propres à chaque province et territoire sont inefficaces et qu’elles coûtent de l’argent à notre économie ».
« Nous voulons être en mesure d’offrir un traitement préférentiel aux entreprises du Nord pour que les résidents du Nord tirent des bénéfices des activités économiques dans le Nord » – R.J. Simpson, premier ministre des T.N.-O.
M. Simpson a ajouté que les efforts pour éliminer ces barrières dans le Nord doivent toutefois inclure d’autres considérations.
« Ce que nous ne voulons pas, c’est de faire tomber toutes nos barrières et devenir à nouveau une colonie, en quelque sorte, ou les compagnies du sud du pays viendront extraire les ressources et partir sans rien laisser au territoire », a-t-il précisé.
L’entente permet également aux gouvernements territoriaux de coordonner les efforts de lobbyisme auprès du gouvernement fédéral et du secteur privé, afin de favoriser les investissements.
On lit également dans le communiqué de mardi que toute entente devra respecter les ententes sur les revendications territoriales et d’autres ententes conclues entre les gouvernements territoriaux et les nations et organisations autochtones, tout en appuyant activement la participation des groupes autochtones à l’économie.
Optimisme prudent dans l’industrie
Le premier ministre R.J. Simpson a souligné qu’il ne s’attendait pas à ce que les résidents des T.N.-O. constatent dans l’immédiat les répercussions attendues de l’entente. « Il s’agit plutôt d’une vision à long terme », indique-t-il.
Au Nunavut, Tony Rose, directeur général de la Chambre de commerce régionale de Baffin, considère qu’il est encore trop tôt pour s’avancer sur de possibles répercussions. Il assure que l’organisation recueillera les rétroactions de ses membres à propos de la zone commerciale commune proposée.
Tony Rose affirme par ailleurs que les élections de cet automne au Nunavut arrivent à point : « Il s’agit pour nous d’une bonne occasion d’échanger avec le futur gouvernement à propos des priorités des entreprises, tant au sein de la région de Baffin qu’à travers tout le territoire. »
Des élections seront également déclenchées au Yukon cet automne.
Dans des déclarations distinctes, au moins deux grandes entreprises du Nord affichent également un optimisme prudent.
Dans un communiqué, la minière Agnico Eagle dit accueillir favorablement cette entente, « qui aidera à simplifier les processus et à appuyer une économie canadienne plus forte ».
Pour sa part, l’entreprise de télécommunications Northwestel considère le projet de zone d’échange comme « une étape positive pour les entreprises privées qui opèrent dans les trois territoires ».
L’entente survient dans un contexte d’incertitude pour l’économie canadienne, à cause notamment des tarifs douaniers américains.
Les négociations se poursuivent entre le gouvernement fédéral et l’administration Trump, sous la menace de nouveaux droits de douane.
Avec les informations de TJ Dhir et de Lawrence Nayally
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