Grands projets nationaux : le Nord reste optimiste

Deux bateaux dans les glaces.
Le corridor de sécurité de l’Arctique ainsi que le projet de route et de port de la baie Grays au Nunavut font partie de la liste de projets préliminaires présentés par Ottawa. (Photo : Gary Morgan/Garde côtière canadienne)


Un texte de Mohamed-Amin Kehel

Le premier ministre canadien, Mark Carney, a dévoilé jeudi une liste de cinq projets nationaux qu’il veut mettre en chantier rapidement grâce à son Bureau des grands projets. Aucune de ces initiatives ne concerne le Grand Nord, mais l’Arctique canadien est au cœur d’une seconde liste de cinq projets préliminaires.

En réaction à l’annonce faite à Edmonton, le premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, a fait part de son optimisme que certains de ces projets allaient se concrétiser.

Bien que nos projets n’aient pas figuré dans la première série d’annonces, peut-on lire dans sa déclaration, il est encourageant de constater que le corridor de sécurité de l’Arctique ainsi que le projet de route et de port de la baie Grays sont considérés pour la seconde vague d’annonces.

Aux Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.), le premier ministre R.J. Simpson a tenu des propos similaires.

Voir le premier ministre nommer directement le corridor de sécurité de l’Arctique est encourageant, a-t-il dit dans un communiqué.

La ministre responsable de l’Infrastructure stratégique, de l’Énergie et des Chaînes d’approvisionnement aux T.N.-O., Caroline Wawzonek, dit être très contente de la création de ce nouveau bureau fédéral.

C’est parfait. C’est une occasion de voir comment on peut faire avancer ce projet pour qu’il soit d’intérêt national et prêt à être mis en chantier, explique la ministre Wawzonek.

Pour les acteurs économiques aussi, l’espoir est présent.

C’est encourageant de voir l’Arctique revenir dans le plan du gouvernement fédéral, fait remarquer Kenny Ruptash, président de la Chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut.

Par ailleurs, Mark Carney a aussi dévoilé sa stratégie sur les minéraux critiques.

Que le fédéral investisse dans les infrastructures, c’est plus que bienvenu, et cela n’a pas été observé depuis longtemps, affirme Kenny Ruptash, président de la chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut. Les raisons pour lesquelles les compagnies investissent dans le Sud et pas dans le Nord, ce sont les infrastructures.

Quels projets pour le Nord?

Dans leurs réactions, les deux premiers ministres territoriaux ont chacun ciblé les projets les plus importants à leurs yeux.

Pour le Nunavut, on liste notamment le port en eau profonde de Qikiqtarjuaq, la liaison hydroélectrique par fibre optique du Kivalliq et le projet hydroélectrique d’Iqaluit.

Les T.N.-O. mettent en avant l’agrandissement de la centrale hydroélectrique Taltson, ou encore le projet de route de la vallée du Mackenzie.

Cependant, tous les deux insistent sur l’importance du corridor économique et de sécurité de l’Arctique qui pourrait relier Yellowknife au port en eau profonde de la baie Grays, au Nunavut.

Ken Coates, professeur émérite à l’Université de la Saskatchewan, note une plus grande attention donnée à cette initiative : Ce qui est intéressant, c’est qu’on souligne l’importance de ce corridor dans les médias et la conscience nationale.

Il y a trois ou quatre mois, une personne sur mille aurait entendu parler du corridor de sécurité de l’Arctique, dit Ken Coates, professeur émérite à l’Université de la Saskatchewan.

M. Coates tempère néanmoins le tout. Il ne s’agit pas seulement du Nunavut, il ne s’agit pas seulement des Territoires du Nord-Ouest, il ne s’agit pas seulement du gouvernement du Canada, mais il s’agit de toutes les Premières Nations et des communautés inuit concernées. C’est beaucoup de gens à impliquer.

Le maire de Yellowknife, Ben Hendriksen, avait déjà exprimé son appui au projet dans le passé. Après l’annonce d’Ottawa jeudi, il a renouvelé son soutien. D’un point de vue municipal, nous sommes prêts à travailler avec tous les partenaires pour faire de ce projet une réalité, dit-il.

Avec les informations de Sarah St-Pierre

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