Des sites de camping sauvage « dégoûtants » au Yukon

Des amateurs de plein air au Yukon s’insurgent de l’état des sites de camping sauvage particulièrement le long de certaines rivières populaires. Ils demandent au gouvernement et aux entreprises touristiques d’agir.

David Gendron voyage chaque année le long d’une rivière avec sa famille et des amis, mais l’expérience cet été l’a consterné. Les photos qu’il a publiées sur les médias sociaux montrant des sites jonchés de déchets et d’excréments ont soulevé l’indignation.
« C’est pas seulement le papier de toilette ou la merde qui n’est pas enterré, c’est toute la bouffe dans les camps. Tu arrives dans les camps et il y a de la bouffe ou des [conserves] dans le feu et là tu te dis, je voyage avec enfants, eux c’est ça qu’ils voient, et on essaie de les éduquer à dire que ce n’est pas correct et que ce n’est pas comme ça qu’on fait, mais à chaque fois qu’on entre dans un camp, c’est ce qu’ils voient. C’est un peu désolant. »
David Gendron croit impératif d’éduquer davantage le grand public et d’installer des toilettes extérieures. Il est d’avis que la responsabilité relève tant du gouvernement que des entreprises de location de canot-kayak. « Toutes les entreprises de location devraient mieux éduquer leurs clients, mettre des panneaux explicatifs. »
Il n’y a pas de solution facile à part de faire de gros règlements, mais je pense que ce qui pourrait être fait comme avec la pêche où toutes les mises à l’eau majeures ont des enseignes qui disent les procédures à suivre pour essayer de garder notre Yukon propre.
Éducation, éducation, éducation
Kalin Pallett est président de l’association de tourisme en milieu sauvage du Yukon et gérant d’une entreprise de location de canots et de kayaks. « C’est une lutte sans fin, on peut dire. L’éducation se poursuit, à l’association nous avons un comité environnemental, un comité éducatif, nous avons produit des dépliants dans le passé qui sont disponibles et très simples. »

Il admet qu’il pourrait y avoir plus d’initiatives, mais que la responsabilité en fin de compte relève des utilisateurs. « Malheureusement, une fois qu’ils sont partis sur leur voyage, la responsabilité leur incombe de suivre le code et les règles. » Il croit que d’installer des toilettes extérieures pose deux problèmes: d’une part la responsabilité d’entretenir ces toilettes, de l’autre le désir des amateurs de plein air de profiter du Yukon à l’état sauvage.
Pas encore un « problème »
Roxanne Stasyszyn du ministère de l’Environnement affirme être « au courant qu’il y a des déchets à certains endroits, mais [qu’elle] ne catégoriserait pas cela comme un problème à ce moment-ci. »
Il est illégal au Yukon de jeter des ordures dans la nature, mais le territoire n’entend pas pour autant installer de toilettes le long des rivières les plus populaires. Le ministère de l’Environnement travaille présentement à moderniser ses dépliants sur les meilleures pratiques à suivre pour ne pas laisser de traces dans la nature.