À Yellowknife, un programme veut mieux accompagner les enfants neurodivergents

Photo : Radio-Canada / Kehel Mohamed-Amin
Depuis octobre, le programme de jour Chickadee N.E.S.T. tente d’offrir un environnement sain aux enfants vivant avec des neurodivergences, comme l’autisme, la dyslexie ou les troubles de l’attention.
C’est dans un petit sous-sol appartenant à la Women’s Society de Yellowknife que Caitlin Krekoski s’occupe de ceux qu’elle appelle « mes petits humains. »
La directrice de la programmation de l’organisation est seule pour cinq enfants, dont trois sont les siens.
C’est d’abord pour eux qu’elle s’est lancée dans cette aventure.
« J’ai réalisé qu’il y avait une inadéquation entre mon plus vieux et le système actuel », raconte la mère.
Son plus grand garçon, Noah, 11 ans, ne trouvait pas sa place à l’école qu’il fréquentait.
« J’étais content que ma mère décide de me retirer de l’école normale », confie le jeune garçon. « L’école normale c’est s’asseoir à un bureau et écouter l’enseignant blablater d’algèbre ou de division. C’est un peu ennuyant. »
À Chickadee N.E.S.T., l’accent est mis sur l’expérience des enfants et sur le développement de leurs interactions sociales avec le monde qui les entoure. La semaine est réduite à quatre jours du lundi au jeudi et les après-midi sont en général dédiées à des activités, en extérieur souvent.
Caitlin Krekoski s’est notamment inspirée du programme Bushkids, qui offre une programmation scolaire pour encourager les élèves et les enseignants à développer un rapport avec la terre.
Se comprendre et apprendre à s’aimer
« C’est une école pour les enfants qui ont le TDAH et l’autisme, et je suis TDAH », explique Bowen, 8 ans, avec une simplicité désarmante.
Carter, 11 ans, tente d’aller plus loin dans son explication : « Il y a deux types de TDAH, un avec de l’hyperactivité et l’autre te rend tout mou », lance-t-il en mimant de s’effondrer sur lui-même.
Cette capacité à pouvoir mettre des mots sur ce qu’ils ressentent est au cœur de l’approche de Chickadee N.E.S.T.
« Je pense qu’en se comprenant, ses différences peuvent devenir une force », estime Caitlin Krekoski.
La connaissance c’est le pouvoir n’est-ce pas? Savoir comment son cerveau fonctionne, ça donne beaucoup de force!
Caitlin Krekoski a lancé avec sa sœur Chickadee N.E.S.T. et espère pouvoir faire grandir la structure dans le futur.
Cet avis est partagé par Cynthia Pavlovich, la mère de Carter et d’un autre élève, Christopher, âgé de 8 ans.
« On leur apprend à être leurs propres avocats », se réjouit-elle.
C’est important qu’ils soient capables de dire aux gens, j’ai besoin d’un accommodement, sans avoir honte et quel que soit leur diagnostic.
Cynthia Pavlovich
La mère de trois enfants est elle-même impliquée dans le programme et donne des cours de perlage notamment.
Cailtin Krekoski loue d’ailleurs le soutien communautaire qu’elle a reçu en se lançant dans cette aventure. Outre la Women’s Society qui accompagne l’organisation, un comité consultatif bénévole conseille aussi l’éducatrice.
« C’est ce que j’adore de Yellowknife », conclut-elle avec enthousiasme. « Il fait -40 degrés dehors, mais Yellowknife sait comment se rassembler et faire en sorte que tout le monde se sente bien. »
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