Ce que Carney a promis aux Autochtones

Mark Carney parle en point de presse.
Le chef libéral Mark Carney donne une conférence de presse à Trois-Rivières, le 22 avril 2025. (Photo : La Presse canadienne/Sean Kilpatrick)

Durant la campagne électorale, le chef libéral Mark Carney, désormais premier ministre élu, a pris un certain nombre d’engagements envers les communautés autochtones. Rappel des principales promesses.

En matière de développement économique, l’ex-patron de la Banque du Canada a dit vouloir travailler avec tous les ordres de gouvernement et les Premières Nations pour les infrastructures critiques qui relient les communautés.

La plateforme libérale comprend notamment un investissement de 5 milliards de dollars dans le Fonds national des corridors commerciaux, pour développer les ports, les réseaux ferroviaires, les aéroports et les autoroutes, ainsi qu’un plan d’extension du réseau électrique canadien est-ouest, qui se ferait, selon le Parti libéral, avec la participation de partenaires autochtones.

Une enveloppe de 140 millions dollars est également prévue pour la construction et la rénovation de logements, de même qu’une bonification du Programme de garantie de prêts pour les Autochtones. Ce programme passerait à 10 milliards et ne serait plus limité aux projets énergétiques ou à l’exploitation des ressources naturelles.

Devant les chefs de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Mark Carney a insisté sur la notion de partenariat avec les communautés autochtones.

Ce principe est d’ailleurs au cœur de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), dont l’implantation accuse du retard même si une loi a été adoptée à cet effet par le gouvernement Trudeau en 2021.

Le chef libéral a fait part de son engagement fondamental et inébranlable sur cette question, même si certaines provinces n’ont toujours rien fait pour intégrer la Déclaration dans leur législation.

On commence avec les cas où le fédéral est impliqué, c’est-à-dire le financement des infrastructures, les grands projets, le commerce entre les provinces, les droits et libertés des citoyens, avait-il dit lors du forum de l’APN, tout en précisant qu’il respecte les champs de compétence des provinces.

Sous une pluie battante, une femme marche, le visage couvert d'un masque médical pendant la pandémie, en transportant quatre bidons de plastique.
Une femme transporte des bidons d’eau, le 13 septembre 2021 dans la communauté ojibwée de Neskantaga, en Ontario. (Photo d’archives : La Presse canadienne/Jonathan Hayward)

L’eau, l’Arctique, l’enfance …

Sur un autre point tout aussi important, M. Carney a promis qu’un gouvernement libéral allait déposer un nouveau projet de loi sur l’eau potable des Premières Nations, déplorant que des avis sur la qualité de l’eau persistent dans une trentaine de communautés autochtones.

Il prône la mise en place d’une commission de l’eau des Premières Nations pour s’assurer que celles-ci aient la capacité de maintenir et de développer leurs infrastructures pour que les avis soient levés et restent levés.

Rappelons que la Loi concernant l’eau, les sources d’eau, l’eau potable, les eaux usées et les infrastructures connexes sur les terres des Premières Nations (C-61), qui aurait dû établir des normes pour l’eau potable dans les réserves, n’a pas dépassé la troisième lecture à la Chambre des communes avant la dissolution du Parlement.

Alors que les appétits s’aiguisent autour de l’Arctique, le successeur de Justin Trudeau entend développer plus de ports, d’autoroutes, de voies ferrées et d’infrastructures énergétiques dans le Grand Nord.

Il veut aussi travailler en étroite collaboration avec les dirigeants autochtones du Nord et de l’Arctique dans les investissements en matière de défense et de sécurité, en respectant leurs droits, en intégrant les savoirs traditionnels et en s’assurant que les priorités des communautés soient prises en compte.

La formation libérale compte investir 94 millions de dollars pour moderniser quatre centrales électriques du Nunavut et 20 millions de dollars pour terminer la première phase de la centrale hydroélectrique de la Nunavut Nukkiksautiit Corporation.

Par ailleurs, Mark Carney s’est dit prêt à retourner à la table des négociations pour la réforme à long terme des services de protection de l’enfance des Premières Nations. L’entente de 47,8 milliards a été rejetée lors d’une assemblée extraordinaire de l’APN, en octobre dernier.

Enfin, le chef libéral est resté plutôt vague sur certains dossiers sensibles, dont la tenue d’une enquête publique sur le racisme au sein des corps policiers canadiens. Tout en se gardant de faire un engagement en ce sens, il a précisé qu’il souhaitait que les services de police autochtones soient reconnus comme des services essentiels.

À lire aussi :

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *