Juillet 2025 sur le podium des mois de juillet les plus chauds sur la planète

Par Delphine Paysant
Malgré un répit dans la série de records, juillet 2025 se classe au troisième rang des mois de juillet les plus chauds jamais mesurés sur Terre, marqué par un changement climatique toujours à l’oeuvre, a annoncé jeudi l’observatoire européen Copernicus.
« Deux ans après le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré, la récente série de records de température mondiale est terminée. Pour l’instant. Mais cela ne signifie pas que le changement climatique s’est arrêté », souligne Carlo Buontempo, directeur du service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S).
Comme en juin, juillet montre une inflexion : il a été en moyenne 1,25 °C plus chaud qu’un mois de juillet de l’ère préindustrielle (1850-1900), alors que la barre de 1,5 °C de réchauffement, inscrite dans l’Accord de Paris, a été régulièrement franchie depuis deux ans.
Mais les mois de juillet des trois dernières années restent cependant les trois plus chauds jamais enregistrés.
Cette augmentation de température, qui peut sembler minime, suffit pourtant, ont montré les scientifiques, à rendre les tempêtes, vagues de chaleur, sécheresses et autres phénomènes météorologiques extrêmes nettement plus meurtriers et destructeurs.

Des phénomènes naturels tels qu’El Niño et l’activité volcanique peuvent s’ajouter aux émissions de gaz à effet de serre des activités humaines pour pousser les températures à la hausse, au-dessus de 1,5 °C de réchauffement comme cela s’est produit depuis deux ans, explique à l’AFP Piers Forster, directeur du centre pour les futurs climatiques de l’Université de Leeds.
« Ces variations sont désormais en train de diminuer, nous ramenant de températures records à des valeurs plus proches de la tendance attendue. Mais notez que ce répit n’est que temporaire. Avec un réchauffement induit par l’homme augmentant d’environ 0,27 °C par décennie, nous pouvons nous attendre à ce que les records soient à nouveau battus dans un avenir proche », indique-t-il.
Le mois dernier, le thermomètre a dépassé 50 °C dans le Golfe, en Irak et en Turquie pour la première fois. Des pluies torrentielles ont tué des centaines de personnes en Chine et au Pakistan, et des incendies ont ravagé des dizaines de milliers d’hectares, notamment au Canada.
En Espagne, plus de 1000 décès ont été attribués par un institut public à la chaleur en juillet, moitié plus qu’à la même période de 2024.
L’urgence est donc toujours là, explique M. Buontempo, alors que le monde continue à brûler toujours plus de pétrole, de charbon et de gaz, dont la combustion libère du CO2. « À moins de stabiliser rapidement les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, nous devons nous attendre non seulement à de nouveaux records de température, mais aussi à une aggravation de ces impacts. Et nous devons nous y préparer. »
Les moyennes mondiales de températures sont calculées à l’aide de milliards de relevés satellitaires et météo, sur terre et en mer. Les données historiques de Copernicus remontent à 1940.
Le mois dernier, 11 pays et territoires ont connu leur mois de juillet le plus chaud depuis au moins 1970, dont la Chine et le Japon, selon les calculs de l’AFP à partir de ces données.

Sans égaler les records des étés précédents, une large partie de l’Europe a été au-dessus des normales, en particulier dans les pays nordiques.
À cela s’ajoute une sécheresse record sur plus de la moitié des sols européens et sur le pourtour méditerranéen entre les 1er et 19 juillet, du jamais vu depuis le début des observations en 2012, selon l’analyse par l’AFP des dernières données disponibles de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO).
En revanche, les températures ont été sous les normales en Amérique du Nord et du Sud, en Inde et sur des parties de l’Australie ou de l’Afrique, ainsi qu’en Antarctique.
À la surface des océans, juillet a été le 3e mois de juillet le plus chaud.
Mais localement, plusieurs records mensuels ont été battus : en mer de Norvège, dans certaines parties de la mer du Nord, de l’Atlantique Nord à l’ouest de la France et du Royaume-Uni…
Le mois dernier, l’étendue de la banquise arctique a été inférieure de 10 % à la moyenne, se classant au deuxième rang des plus faibles pour un mois de juillet depuis 47 ans d’observations satellitaires, presque à égalité avec 2012 et 2021.
Dans l’Antarctique, la superficie de glace de mer est au troisième rang des plus faibles jamais enregistrées pour ce mois.
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