Russie: l’organisation de l’opposant défunt Navalny classée « terroriste »

Un homme regarde droit devant lui.
Alexeï Navalny était l’ennemi le plus féroce et le plus important du président Vladimir Poutine et a fait campagne sans relâche contre la corruption officielle en Russie. (Photo: Pavel Golovkin/The Associated Press)

La Cour suprême russe a classé jeudi en tant que « terroriste » l’organisation anticorruption de l’opposant défunt Alexeï Navalny, dont le mouvement avait déjà été déclaré « extrémiste ». Cela fait craindre un renforcement de la répression à l’encontre de ses partisans.

L’Anti-Corruption Foundation est reconnu « comme une organisation terroriste », a indiqué la Cour suprême dans un communiqué, ajoutant qu’elle interdisait « ses activités ainsi que celles de ses divisions structurelles sur le territoire » russe.

Selon la Cour, l’Anti-Corruption Foundation a été créé aux États-Unis sur la base du Fonds de lutte contre la corruption (FBK) et d’autres organisations liées à Alexeï Navalny en Russie, après leur interdiction.

Elle a accusé cette structure de mener des « activités destructrices sur le territoire russe », de « promouvoir, justifier et soutenir le terrorisme » et « d’organiser, préparer et commettre des crimes à caractère extrémiste et terroriste ».

Les terroristes, ce sont Vladimir Poutine et ses acolytes, ceux qui ont déclenché la guerre (en Ukraine), qui tuent des civils et des opposants politiques, qui emprisonnent des gens, a réagi l’équipe de Navalny sur Telegram.

Elle a accusé les autorités russes de chercher à « intimider » les partisans de l’opposant défunt pour qu’ils cessent de consulter et de diffuser les enquêtes de l’organisation.

Celle-ci a notamment révélé de nombreux cas de corruption au sein de l’élite russe et publié une enquête sur un « palais » présumé appartenir à Vladimir Poutine.

Nous continuerons à travailler. Enquêter, dire la vérité, aider les prisonniers politiques, a ajouté l’équipe de Navalny.

Charismatique militant anticorruption et opposant numéro un à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny est mort en février 2024 dans des circonstances troubles dans une prison de l’Arctique.

Sa veuve, Ioulia Navalnaïa, qui a repris les rênes de son mouvement, a assuré en septembre dernier que son mari avait été « empoisonné », disant se fonder sur des analyses effectuées par des laboratoires occidentaux.

Le mouvement de M. Navalny a été réprimé avec force par les autorités russes, qui ont jeté la quasi-totalité de ses collaborateurs en prison ou les ont poussés vers l’exil.

Selon l’ONG Amnistie internationale, la mesure de la Cour suprême vise à « démanteler l’héritage de Navalny » et à « écraser toute poche de dissidence restante » en Russie.

Cette décision expose toute personne associée au FBK ou à Alexeï Navalny à des poursuites pénales assorties des peines les plus sévères, pouvant aller jusqu’à la prison à vie, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

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