Des Autochtones de l’Alaska en cour contre la C.-B. concernant une mine d’or
Un groupe de Premières Nations d’Alaska a lancé un recours en justice pour s’opposer à une mine d’or dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique, un projet qui, selon le groupe, menace les rivières Nass et Unuk.
Ecojustice, une organisation caritative canadienne spécialisée dans le droit de l’environnement, a déposé une demande au nom d’un consortium de 15 groupes autochtones appelé la Commission transfrontalière autochtone du sud-est de l’Alaska (SEITC).
Elle demande à la Cour suprême de la Colombie-Britannique de réviser la décision du Bureau d’évaluation environnementale, qui a déterminé que le développement de la mine KSM de Seabridge Gold, située près de Stewart, en Colombie-Britannique, avait été entamé substantiellement.
Le Certificat d’évaluation environnementale (EAC) d’un projet expire s’il n’a pas fait l’objet d’un commencement substantiel avant une date limite spécifique.
Seabridge Gold indique que la date limite de son EAC est le 29 juillet 2026, et que si le certificat expire, une nouvelle évaluation environnementale doit être réalisée sur la base des informations et des lois actuelles.
Selon les tribus, l’EAC actuel de Seabridge Gold est antérieur à la loi sur la Déclaration des droits des peuples autochtones (DRIPA), qui établit la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) comme cadre de réconciliation.
Un projet important
Selon Seabridge Gold, le projet KSM est le plus grand projet aurifère non développé dans le monde.
L’entreprise a déclaré avoir dépensé 444 millions de dollars pour la construction et a soumis des lettres de soutien de la part de trois grands groupes autochtones pour la détermination du démarrage substantiel.
Les Autochtones de l’Alaska craignent toutefois que les résidus polluent les rivières Unuk et Nass.
La rivière Unuk nous est vitale, a déclaré Lee Wagner, directeur général adjoint de la SEITC, soulignant son importance pour leur peuple et leur patrimoine.
Le Bureau d’évaluations environnementales de la Colombie-Britannique a refusé de commenter l’affaire, rappelant les procédures judiciaires en cours.
Révision judiciaire de la Première Nation Tsetsaut Skii km Lax Ha
Cette poursuite survient alors que la Nation Tsetsaut Skii km Lax Ha (TSKLH) a récemment déposé une demande de révision judiciaire, alléguant que la Colombie-Britannique et Seabridge Gold ne l’ont pas consulté adéquatement au sujet d’une mine d’or sur son territoire.
Darlene Simpson, chef de la TSKLH, a critiqué l’accent mis sur les accords avec les grandes nations et a exprimé son inquiétude quant aux impacts environnementaux à long terme.
Ils ne respectent pas du tout la Première Nation Skii km Lax Ha, a-t-elle déclaré.
Bien qu’elle ne s’oppose pas au développement, Mme Simpson a indiqué que son peuple voulait être inclus.
Seabridge Gold a mentionné que TSKLH a décliné les invitations à participer à l’examen et a défendu l’approbation du projet, le PDG Rudi Fronk affirmant qu’il y a « de nombreuses preuves » à l’appui de la décision.
La situation des terres compliquée en Colombie-Britannique
Selon Bruce Granville Miller, anthropologue à l’Université de la Colombie-Britannique, les groupes autochtones de la Colombie-Britannique et du Canada font face à des défis similaires, qui reflètent les premières étapes de la redéfinition des relations entre les Premières Nations, le Canada et la Colombie-Britannique.
M. Miller, qui travaille avec les Premières Nations depuis les années 1970, a fait remarquer que l’absence de traités établis en Colombie-Britannique ajoute à la complexité, parce que cela exige des déterminations au cas par cas des droits et des titres autochtones.
La situation est vraiment compliquée dans notre province, a-t-il conclu.
Avec les informations de Courtney Dickson.
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