L’ambassadeur de Russie au Canada quitte son poste après 11 ans et dit au revoir ( до свидания )
C’est au coeur de la crise ukrainienne et des plus grandes tensions politiques entre le Canada et la Russie depuis la Guerre froide que l’ambassadeur de Russie au Canada choisit de quitter son poste.
Georgi Mamedov se prépare à quitter Ottawa, où il a acquis le titre de doyen du corps diplomatique dans notre capitale après avoir passé 11 ans comme ambassadeur de Russie au Canada, M. Mamedov, qui est titulaire d’un doctorat en histoire, quittera Ottawa cette semaine et retournera dans le milieu académique à Moscou.
Ce diplomate souvent provocateur était devenu récemment un personnage controversé au Canada à la lumière des tensions provoquées entre nos deux pays par l’annexion de la péninsule de Crimée par le président Vladimir Poutine.
Au cours des derniers mois, il a été convoqué à quelques reprises derrière des portes closes par des hauts responsables du ministère des Affaires étrangères du Canada. Il a du porté le poids de l’indignation officielle du Canada et a été pris à partie en public lors d’un récent dîner d’affaires à Toronto, où certains l’ont traité de menteur.
Aide-mémoire
Récente illustration de la tension entre le Canada et la Russie
L’ambassadeur de Russie au Canada a été interrompu pendant un discours le 22 avril dernier à Toronto.
Georgiy Mamedov prenait la parole à l’Empire Club du Canada pour expliquer la position de son pays relativement à la crise en Ukraine.
M. Mamedov a tenté de réaffirmer que la Crimée a toujours appartenu à la Russie, et il a dénoncé la discrimination dont ses compatriotes sont victimes en Ukraine. S on intervention a été momentanément perturbée par deux personnes qui l’ont traité de menteur.
Voyez l’altercation ( en anglais) :
https://www.youtube.com/watch?v=HyWpdWeaico
On est encore bien loin de la Guerre froide
Georgi Mamedov a fait savoir jeudi lors d’une réception organisée en son honneur à l’ambassade de Russie que les tensions actuelles avec les pays occidentaux paraissent bien pâles comparativement à l’apogée de la guerre froide, quand il était négociateur nucléaire en chef de son pays face aux États-Unis.
« Je suis absolument honnête en vous disant que toutes les choses difficiles d’aujourd’hui sont incomparables avec ce qui se passait durant la guerre froide, a dit M. Mamedov. Je suis absolument certain que d’ici un an, nous reviendrons à la normale dans nos relations ».
Malgré la rhétorique hostile du gouvernement canadien envers le Kremlin, l’ambassadeur estime que ce qui unit les deux pays est bien plus significatif que ce qui les divise, notamment la coopération économique et militaire dans le Grand Nord et une vision partagée de l’avenir de la région.
« Pour reprendre les mots de votre premier ministre – même si je ne suis pas souvent d’accord avec lui, comme vous le savez -, je suis d’accord quand il dit que nous avons une relation spéciale : deux superpuissances énergétiques du Nord, a affirmé M. Mamedov. Parce qu’une bonne partie de ce qui se passera au cours du prochain siècle concernera les ressources naturelles ».
Le saviez-vous?
Le Canada abrite une influente communauté ukrainienne de plus d’un million de personnes, très hostile de l’action de Moscou en Ukraine, dont le point d’orgue a été rattachement controversé de la Crimée à la Russie à la mi-mars.
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