Ottawa se doit de faire mieux en 2015 pour assurer la défense des droits de la personne, soutient Amnistie internationale qui estime que les actions récentes du gouvernement Harper sont teintées d’« incohérence ».
Selon la directrice générale d’Amnistie internationale pour le Canada francophone, Béatrice Vaugrante, le gouvernement conservateur canadien de Stephen Harper a pris l’habitude d’affirmer être à « la recherche de la justice et de l’ordre » afin de faire la démonstration que la protection des citoyens leur tient à coeur, mais il n’est toujours pas parvenus à garantir la sécurité de certains groupes, comme les femmes autochtones.
En entrevue à La Presse Canadienne, à la fin de l’année, Mme Vaugrante a évalué que la performance du fédéral en cette matière laisse à désirer.
Selon elle, les membres du gouvernement n’ont pas hésité par le passé à monter aux barricades pour dénoncer certains dérapages survenus dans des pays tels que le Sri Lanka, l’Iran ou la Corée du Nord, mais ils sont demeurés cois quand des États comme Israël et le Mexique étaient en faute.
Mme Vaugrante a accusé ces élus canadiens de tenir « un double discours » non seulement à l’échelle internationale, mais également sur la scène nationale. Le Canada selon elle n’a pas été constant dans ses prises de position, ce qui, à son avis, n’a pas manqué d’« entamer sa crédibilité ».
1026 femmes tuées, 160 disparues, mais pas d’enquête nationale.
Près de 1200 femmes autochtones ont été assassinées ou portées disparues au Canada au cours des 30 dernières années.
La disparition et l’assassinat des femmes autochtones au Canada font régulièrement la manchette. Mais le gouvernement conservateur canadien de Stephen Harper persiste dans son refus d’instituer une enquête spéciale.
Les pressions sur le premier ministre étaient à leurs plus vives vers la fin de l’été dernier. Différents groupes s’étaient mobilisés pour réclamer lors d’une journée de deuil nationale improvisée la tenue d’une enquête nationale sur la disparition et l’assassinat de toutes ces femmes autochtones au Canada.
Le ministre des Affaires autochtones du Manitoba, Eric Robinson, avait alors déclaré qu’il était frustrant de constater une autre tragédie et de voir une autre famille en quête de réponses.
Après quelques premiers ministres des provinces, les chefs d’opposition au Parlement et les dénonciations des leaders autochtones, voilà qu’un groupe de sénateurs canadiens prônait en novembre dernier le dépôt d’une contestation judiciaire contre Ottawa.
Contrairement aux sénateurs américains, nos sénateurs canadiens n’ont qu’un pouvoir très restreint, mais ils ont la capacité de se faire entendre, ce qui n’est pas négligeable comme pouvoir surtout à moins d’un an de la tenue d’élections nationales.
Plus de détails
Amnistie internationale sermonne le gouvernement Harper – Radio-Canada
Amnesty International attacks Canadian government on human rights – Metro News
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