Au fil des compressions de personnel, la tour de 1,3 million de pieds carrés est devenue trop grande pour les besoins du diffuseur, qui estime pouvoir se contenter de 400 000 pieds carrés.

Au fil des compressions de personnel, la tour de 1,3 million de pieds carrés est devenue trop grande pour les besoins du diffuseur, qui estime pouvoir se contenter de 400 000 pieds carrés.
Photo Credit: ICI Radio-Canada / Charles Contant

La vente de la tour de Radio-Canada inquiète des Montréalais

La tour d’un quartier centre-sud dans la métropole québécoise est le symbole de la présence du radiodiffuseur public depuis 43 ans et elle y ancre la présence de centaines de travailleurs qui serait essentielle à la vitalité économique de cette partie de la ville selon la députée Hélène Laverdière du Nouveau Parti démocratique (NPD).

Cette formation politique fédérale, troisième en importance en terme de députés au Parlement canadien, demande à la ministre fédérale du Patrimoine, Mélanie Joly, de prendre ses responsabilités dans le dossier de la vente de la tour de Radio-Canada à Montréal.

Radio-Canada a annoncé il y a quelques jours avoir reçu une douzaine de propositions en vue de la vente de ses installations montréalaises.

Depuis que la tour du quartier centre-sud a été mise en vente, Mme Joly répète qu’elle ne veut pas s’immiscer dans le processus.

Les bureaux de Radio-Canada à Montréal.
Les bureaux de Radio-Canada à Montréal. ©  PC/Presse canadienne/Paul Chiasson

Ce que dit la loi selon le NPD

La députée néo-démocrate du compté de Laurier-Sainte-Marie, Hélène Laverdière, rappelle qu’en vertu de l’article 48 de la Loi sur la radiodiffusion, Radio-Canada ne peut procéder à la vente de l’un de ses immeubles dont la valeur dépasse 4 millions de dollars sans obtenir l’approbation du « gouverneur en conseil », c’est-à-dire du conseil des ministres.

« Quand la ministre dit qu’elle n’a pas à s’en mêler, ça va être à elle d’approuver la chose donc c’est son devoir de s’en mêler et de mettre certaines conditions à la vente éventuellement de la tour », soutient en entrevue Mme Laverdière.

« Le gouvernement ne peut pas juste dire on s’en lave les mains. Le gouvernement n’a pas à s’ingérer dans les politiques éditoriales de Radio-Canada, mais là on ne parle pas de ça, on parle d’une tour qui a une valeur patrimoniale et qui appartient à la population », avance-t-elle.

Une partie du Faubourg à m’lasse a été détruite pour faire place à Radio-Canada.
Une partie du Faubourg à m’lasse a été détruite pour faire place à Radio-Canada. © Archives de Montréal

Le NPD demande à Radio-Canada de demeurer dans le quartier centre-sud

Le parti d’opposition évoque une « dette morale » que le diffuseur public a contractée lorsqu’il a détruit le « Faubourg à m’lasse » dans les années 1960, un quartier d’habitations très pauvres, pour ériger sa célèbre tour. L’affaire avait créé beaucoup de remous politiques et donné lieu à des scènes souvent douloureuses au moment de l’expropriation des familles pauvres.

La présence des centaines de travailleurs de Radio-Canada est également essentielle à la vitalité économique du secteur, fait valoir Mme Laverdière qui rappelle que la société d’État s’était déjà engagée à rester dans le secteur.

Cette option ne semble plus être une priorité pour le diffuseur public. « On a l’air de vouloir procéder à une vente de feu », déplore-t-elle.

Le directeur des services immobiliers de Radio-Canada a affirmé mercredi que n’importe quel immeuble appartenant au radiodiffuseur public pouvait être vendu afin de compenser les récentes coupes budgétaires.

La députée néo-démocrate Hélène Laverdière
La députée néo-démocrate Hélène Laverdière © Radio-Canada

Aide-mémoire
Radio-Canada veut réduire de 50 % ou de 2 millions de pieds carrés la superficie de l’ensemble de ses biens immobiliers au Canada d’ici 2020.
Cela pourrait vouloir dire louer les espaces non utilisés ou vendre et déménager dans des installations plus modestes.
En septembre dernier ce plan avait déjà été réalisé à 10 % et e radiodiffuseur public s’est débarrassé de 400 000 pieds carrés depuis 2011.
Neuf propriétés ont été vendues entre 2010, et 2015 notamment à Sudbury, à Moncton, à Halifax et à Windsor.
Radio-Canada a également loué des espaces superflus à Toronto et à Vancouver.
L’entreprise dit vouloir économiser le plus d’argent possible sur le plan immobilier afin de pouvoir investir dans la création de contenus et la programmation.
Radio-Canada a supprimé plus de 2800 postes entre 2008 et 2015 et prévoit en éliminer 1800 autres d’ici 2020.

La ministre fédérale du Patrimoine, Mélanie Joly, à la Chambre des communes
La ministre fédérale du Patrimoine, Mélanie Joly, à la Chambre des communes © PC/Sean Kilpatrick

RCI avec La Presse canadienne

Sur le même thème

Plus d’argent à Radio-Canada accélérera le virage numérique – RCI 

Le financement de Radio-Canada à la une de la campagne électorale fédérale – RCI 

1942: Naissance du Service International de Radio-Canada – RCI 

Catégories : Économie, Politique
Mots-clés : , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.