La découverte de l’épave du NSM Erebus, l’un des deux navires de l’expédition Franklin, qui a été faite il y a un an et demi n’a en rien émoussé la fascination des Canadiens pour cette tragédie en mer arctique survenue en 1845. Bien au contraire!
L’analyse de débris et d’images découlant de la découverte du navire NSM Erebus ouvre une fenêtre historique sur le 19e siècle, et permet aux archéologues d’enquêter sur l’expédition de John Franklin comme s’ils étaient des détectives examinant une scène de crime horrible.
L’absence d’information sur ce qui est arrivé au second navire de l’expédition, le NSM Terror, continue pour sa part d’alimenter les rumeurs et spéculations. Est-il possible que certains membres de l’expédition partie à la recherche du passage du Nord-Ouest aient pu survivre et que leurs descendants vivent aujourd’hui parmi les Inuits de cette région polaire canadienne?
Une exposition ce printemps, mais aussi un film d’Hollywood éventuellement pour grand écran est également dans les cartes.
ÉcoutezUn peu d’histoire…
L’Angleterre voulait non seulement trouver le fameux passage du Nord-ouest mais aussi cartographier un territoire qu’elle considérait lui appartenir.
– Sir John Franklin effectuera donc deux premiers grands voyages fructueux dans la région arctique du Canada.
– En 1845, il est chargé d’une troisième expédition dans l’Arctique pour trouver cette fois le fameux passage du Nord-Ouest dont l’existence était soupçonnée depuis plusieurs années.
– 128 hommes étaient à ses côtés à bord de deux navires le Erebus et le Terror.
– En 2014, une nouvelle campagne de recherche des épaves est menée par les navires de défense canadiens.
– Elle conduit le 7 septembre 2014, à la découverte de l’un des navires, l’Erebus, et d’ossements dans le détroit de Victoria, près de Cambridge Bay, à quelque 300 km de l’île du Roi-Guillaume.
L’expédition Franklin dans l’Arctique canadien s’est tournée vers le cannibalisme
Des chercheurs de l’Université de l’Alberta au Canada et du Royaume-Uni affirmaient il y a quelques mois avoir trouvé des preuves indélébiles de cannibalisme laissées sur les 36 ossements de victimes de l’expédition qui ont été retrouvés récemment.
Les Inuits dans l’extrême nord du Canada ont longtemps partagé des histoires terribles de cannibalisme qui aurait imprégné les derniers moments de la dernière expédition de Sir John Franklin.
Les chercheurs confirment le bien-fondé de ces récits après avoir complété l’examen des restes de 36 os fêlés trouvés sur l’île King William, dans ce qui est maintenant la région administrative du Nunavut.
Les os montrent des signes de rupture et de polissage compatible avec le chauffage dans l’eau pour faciliter l’extraction de moelle osseuse, ainsi que la preuve d’avoir été coupé avec un objet pointu.
« Avec les marques de coupe, nous avons montré que le cannibalisme a eu lieu », dit Simon Mays, un membre de l’équipe d’excavation et de l’analyse.
RCI avec la contribution de CBC, Jacques Dufresne et Marjorie April de Radio-Canada
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