L’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) vient d’apposer sa griffe surun communiqué qui renforce son opposition au dégriffage des pattes avant des chats, faisant valoir qu’une telle pratique cause une grande souffrance inutile.
L’ACMV révise ainsi son énoncé de position sur l’onychectomie, ou dégriffage, des félidés domestiques, qui avait d’abord été publié en 2011.
Cette position, qui a été envoyée aux 7000 membres de l’ACMV partout au Canada, condamne cette pratique «inacceptable» qualifiée d’«amputation partielle des doigts des félidés domestiques».
Ceux qui se portent à la défense de cette pratique estiment que celle-ci n’est pas mauvaise, pourvu qu’elle soit faite pendant que le chat est anesthésié.
Dans un communiqué publié mercredi, le président de l’ACMV, le docteur Troy Bourque, affirme cependant qu’il est «évident que les félidés souffrent inutilement lorsqu’ils subissent cette chirurgie non urgente».
L’Association des vétérinaires souligne par ailleurs que le dégriffage «n’offre aucun avantage aux félidés».
Elle reconnaît toutefois qu’en l’absence de données scientifiques, il demeure difficile de prévoir les possibles effets nocifs de l’opération sur le comportement et la physiologie des chats à long terme.
L’ACMV juge cependant que le dégriffage revient à amputer une partie des os des pattes du chat. L’ACMV espère pouvoir sensibiliser le public et éventuellement réduire la demande de dégriffage de chats.
Ailleurs dans le monde… – Le mouvement d’opposition au dégriffage gagne de l’ampleur autour du monde. – La pratique est maintenant interdite au Royaume-Uni, en Europe, en Australie et dans plusieurs villes de la Californie. – L’État du New Jersey envisage par ailleurs d’adopter une loi bannissant le dégriffage à moins que l’opération soit jugée médicalement nécessaire par un vétérinaire.
La vétérinaire Sherlyn Spooner, de la Clinique vétérinaire des chats située dans la région de Montréal, qui a collaboré à élaborer la politique de l’organisation en la matière, compare le dégriffage à une amputation du bout des doigts d’une personne jusqu’à sa première jointure.
Le dégriffage est une pratique moins courante qu’auparavant, a-t-elle dit, ajoutant du même souffle que la demande existe toujours et que des vétérinaires acceptent d’offrir de tels services. Si les gens étaient conscients de la douleur causée par la chirurgie avant et après, ils n’opteraient pas pour le dégriffage, a-t-elle fait valoir.
«J’ai vu des chatons parfaitement magnifiques être dégriffés et devenir agressifs», a-t-elle affirmé en entrevue depuis Pointe-Claire.
La politique adoptée par l’ACMV invite également les intervenants à proposer des solutions de rechange au dégriffage, comme le recours à des aérosols pour éviter que le chat ne fasse ses griffes sur les fauteuils.
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