Donald Trump a fait depuis avril dernier des gestes afin de remplir deux promesses électorales : ranimer l’industrie du charbon et démanteler l’agence de protection de l’environnement. Dans ses deux démarches, il s’inscrit à contre-courant de la tendance mondiale. Dans le dossier du charbon, il devra maintenant composer avec les pressions de deux grands pays alliés qui viennent de s’unir.
La ministre canadienne de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, séjournait au Royaume-Uni la semaine dernière où elle a annoncé que le Canada allait unir ses forces à celles du Royaume-Uni pour combattre la production d’électricité au charbon.
Cette mission commune vise l’élimination complète de la dépendance au charbon de ces deux nations, une étape cruciale dans l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.
Le Canada et le Royaume-Uni tentent maintenant de rallier d’autres pays et accentueront leur offensive à la rencontre des Nations unies (ONU) sur le climat le mois prochain en Allemagne.
ÉcoutezUn grand bouteur déplace des tonnes de charbon au Savage Energy Terminal à Price, dans l’Utah. Photo : Getty Images/George Frey
Les rêves des producteurs canadiens de charbon minés par la Chine
Les producteurs de charbon au Canada traversent une période de grande noirceur. Ils étaient encore en 2014 tout feu tout flamme devant la perspective d’exporter en vrac vers la Chine.
Trois années sont une éternité non seulement en politique, mais aussi dirait-on dans le secteur énergétique canadien par les temps qui courent. Il y a exactement trois ans, l’industrie canadienne du charbon se disait prête à déplacer des montagnes de charbon vers la Chine. L’utilisation du charbon étant en déclin au Canada et cette industrie voyait dans le miracle chinois la promesse de pouvoir garder ouvertes ses mines et même de multiplier les investissements pour en ouvrir d’autres.
Mais le miracle s’est transformé en mirage et plusieurs nouveaux contrats d’approvisionnement ont été annulés ou réduits. Rendant la situation plus noire encore pour cette industrie, il y a cette annonce l’an dernier du gouvernement albertain de la fermeture de toutes ses usines de production d’électricité au charbon d’ici moins de 15 ans.
Un train transporte du charbon en Colombie-Britannique.Photo Credit: CPR
Le saviez-vous? – Environ 40 % de l’énergie à travers le monde est actuellement produite à partir du charbon. – Seulement 10 % de l’électricité produite au Canada provient encore du charbon dont l’utilisation est concentrée dans l’ouest du Canada. – Cette production d’électricité au charbon représente 70 % de toutes les émissions de GES du secteur de la production d’électricité au Canada. – Le Canada espère éliminer toutes ses centrales au charbon d’ici 2030.
Mine de charbon à ciel ouvert Photo : iStock
Impacts négatifs du charbon sur la santé des Canadiens
En plus de rendre des Canadiens malades, les émissions de GES dues au charbon entraînent des coûts de 800 millions de dollars par année pour le système de santé canadien, selon un rapport de l’Institut Pembina.
« La combustion du charbon a des conséquences dévastatrices pour les Canadiens », selon la directrice du programme des politiques fédérales de l’Institut Pembina, Erin Flanagan.
« Elle érode la santé publique en polluant l’air que l’on respire et elle contribue plus qu’aucune autre source d’énergie aux changements climatiques. »
Les discours de l’industrie et de plusieurs responsables gouvernementaux viennent pourtant dessiner dans la tête des consommateurs l’image d’un produit propre, dont l’empreinte environnementale est négligeable.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Sandra Gagnon, Gabrielle Michaud-Sauvageau et Jacques Dufresne de Radio-Canada
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