Lorsque le premier ministre Justin Trudeau annonçait à la fin de l’été de l’an dernier son intention de dépêcher à l’étranger jusqu’à 600 soldats et 150 policiers pour le maintien de la paix dans le monde, le Canada ne comptait plus alors que 112 d’entre eux dans des missions de l’ONU.
Depuis ce temps, malgré ces promesses d’un réinvestissement, le nombre de Casques bleus et de Bérets bleus canadiens sur le terrain a chuté encore un peu plus, au point où il n’y avait que 68 Canadiens affectés au maintien de la paix le mois dernier.
Les libéraux de Justin Trudeau ont promis d’accroître l’implication du Canada dans les missions de maintien de la paix, mais les nouvelles statistiques des Nations unies montrent que le pays met à la disposition de la planète son plus petit nombre de Casques bleus de mémoire récente, y compris durant la période de désengagement internationale du gouvernement conservateur de Stephen Harper de 2006 à 2015.
Moins de Casques bleus sous les libéraux que sous les conservateurs
Walter Dorn, un expert des interventions de maintien de la paix au Collège des Forces canadiennes à Toronto ayant examiné les statistiques, a affirmé qu’il s’agissait du plus petit déploiement depuis au moins 1990.
Le déclin actuel est largement attribuable aux 44 policiers canadiens de moins en Haïti, où l’ONU a mis fin à sa mission de stabilisation en cours depuis 13 ans pour privilégier un contingent beaucoup plus mince.
La contribution la plus mince du Canada au maintien de la paix sous Stephen Harper, qui ne cachait pas son peu d’intérêt pour les Nations unies, avait été de 88 soldats et policiers en octobre 2014.
M. Dorn affirme que ces chiffres constituaient potentiellement une source d’embarras pour le Canada, étant donné que le pays s’apprête à accueillir à Vancouver, en novembre, un sommet majeur sur le maintien de la paix.
Où envoyer les Casques bleus : le Canada prend le « temps approprié » pour décider
Un porte-parole de la ministre fédérale des Affaires étrangères Chrystia Freeland, Adam Austen, affirme que le gouvernement canadien demeure persuadé de l’importance d’en faire plus.
Le gouvernement a dit maintes fois qu’il ne prendrait pas de décision précipitée, ce qu’a répété lundi M. Austen dans un courriel. « Nous faisons cela avec soin et réflexion, comme les Canadiens s’y attendent. »
En mai dernier, le premier ministre Trudeau avait affirmé que son gouvernement prendrait « le temps approprié » pour décider où le pays enverra des centaines de Casques bleus canadiens.
Selon M. Trudeau, le Canada doit « s’assurer que c’est la bonne approche, que c’est la bonne mission, qu’ils ont la bonne formation et le bon équipement ».
En route vers le Mali?
Le ministère de la Défense a soumis une liste de missions possibles pour examen par le gouvernement, dont une au Mali.
En septembre 2016, une mission du Canada s’était rendue au Mali pour enquêter sur le travail des Casques bleus
Cette « mission de reconnaissance » avait uniquement pour objectif, selon Ottawa, d’observer les pratiques de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), créée en avril 2013 pour appuyer le processus politique et rétablir la sécurité dans le pays.
En 2016, les Nations unies avaient demandé au Canada de contribuer à la MINUSMA en envoyant des hélicoptères.
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Les Casques bleus ne doivent pas servir de monnaie d’échange en vue de la reconquête par le Canada d’un siège au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU). C’est le message que lance un ex-commandant des forces canadiennes de maintien de la paix déployées en Bosnie dans les années 1990.
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RCI avec La Presse canadienne
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