Le quotidien économique iranien anglophone Financial Tribune rapporte que deux ans après les premiers efforts d’Ottawa pour renouer progressivement les relations diplomatiques entre les deux pays, rompues depuis 2012 par l’ancien premier ministre Stephen Harper, Bombardier s’apprêterait finalement à décrocher en Iran une première commande portant sur 10 avions régionaux CRJ900.
La commande fait partie d’une initiative pour lancer une nouvelle compagnie aérienne appelée «Fly Qeshm» pour promouvoir le tourisme dans le sud de l’île de Qeshm. (Voir carte)
Selon le Financial Tribune, Bombardier a présenté un projet de contrat pour 10 avions régionaux CRJ900 NextGen de 104 places à l’organisation iranienne Qeshm Free Area pour examen. Le quotidien cite Reza Baqerinejad, PDG de Qeshm Investment and Development Company, qui précise que le contrat final sera officiellement dévoilé dans un mois.
Les livraisons devraient commencer 10 mois après le dévoilement de l’accord, a indiqué M. Baqerinejad. Bombardier devrait livrer deux avions tous les trois mois.
L’entente de Bombardier avec Fly Qeshm ne se limite pas à l’achat de biréacteurs régionaux, car le contrat comprendrait des services d’entretien et de réparation, de la formation et des pièces.
Aide-mémoire…
Le Canada avance l’argent
L’été dernier, le Canada avait révélé avoir accepté de fournir 100 millions de dollars pour financer un accord éventuel entre la multinationale aérospatiale canadienne et l’organisation Qeshm Free Zone d’Iran pour l’achat de 10 avions de passagers.
Le rapprochement en coulisse entre le Canada et l’Iran

Le gouvernement canadien de Justin Trudeau a dépêché l’automne dernier en sol iranien, pour la deuxième fois depuis son élection il y a un peu plus de deux ans, une délégation diplomatique dans l’espoir de réchauffer l’une des pires relations que le pays entretienne avec une autre nation.
Dans une note de service destinée à la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, obtenue par La Presse canadienne grâce à la Loi sur l’accès à l’information, on apprenait en novembre dernier que cinq fonctionnaires d’Affaires mondiales Canada s’étaient rendus à Téhéran, du 14 au 17 octobre, afin d’y rencontrer des responsables de niveau supérieur au ministère iranien des Affaires étrangères.
Lors de ces entretiens secrets, les Canadiens ont abordé des questions liées aux droits de la personne et discuté d’avoirs iraniens saisis par le Canada, comme l’immeuble de l’ancienne ambassade d’Iran à Ottawa.
Cette mission diplomatique, que l’hebdomadaire spécialisé en politique fédérale The Hill Times a été le premier à rapporter dans son édition du 1er novembre, s’inscrit dans la volonté du gouvernement libéral de se réengager avec la puissance nucléaire, et éventuellement de rouvrir l’ambassade canadienne en Iran.
Le Canada a rompu ses liens diplomatiques avec l’Iran en septembre 2012. Le gouvernement de Stephen Harper avait alors ordonné la fermeture de l’ambassade et l’expulsion de tous les diplomates iraniens en poste au Canada.
Tous les pays du G20 et de l’OTAN, sauf les États-Unis, le Canada et l’Arabie saoudite, ont aujourd’hui une présence diplomatique à Téhéran.
RCI avec La Presse canadienne
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