Les députés de la Chambre des communes, dans un geste unanime et sans précédent dans le monde, viennent d’adopter à l’unanimité, jeudi, une résolution qui reconnaît que les crimes commis par le régime du Myanmar contre les Rohingyas, une minorité musulmane, sont un génocide.
Cette résolution s’appuie sur un rapport d’une délégation canadienne qui s’est rendue dans ce pays largement contrôlé par une junte militaire et sur les conclusions d’une mission d’enquête des Nations unies sur la façon dont l’armée birmane a commis des crimes en série contre les Rohingyas. C’est en début de semaine que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a publié un rapport sur sa mission d’enquête dans trois États du Myanmar.
Le rapport détaillé documente le ciblage systématique des Rohingyas par les militaires, y compris les viols collectifs de masse, l’esclavage sexuel et la destruction de centaines de villages.

Photo : Reuters/Mohammad Ponir Hossain
Le Canada poursuivra son combat
Précisant que les Canadiens sont aux côtés des Rohingyas, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland affirme que la prochaine étape pour le Canada sera de demander des comptes aux responsables de ces crimes et de travailler avec d’autres nations et partenaires.
Le Canada a déjà promis d’investir 300 millions de dollars sur trois ans pour soutenir les populations déplacées et d’autres populations vulnérables dans la région.

Des Rohingyas dans un camp de réfugiés au Bangladesh, le 23 août 2018 Photo : Getty Images/AFP/Dibyangshu Sarkar
Réactions de la communauté des Rohingyas au Canada
Fareed Khan, un porte-parole du Rohingya Human Rights Network, qualifie le vote au parlement canadien de formidable nouvelle, mais il a déclaré que le gouvernement devait prendre d’autres mesures pour rendre la motion significative.
« Ceci est une étape importante pour la cause des Rohingyas, déclare pour sa part Ahmed Ramadan, directeur général d’un groupe de travail canadien sur la question birmane. Cette déclaration officielle du génocide reflète la direction avant-gardiste du gouvernement du Canada sur cette question quand tant d’autres ont traîné leurs pieds. »
« Nous remercions le Canada et les Canadiens pour leur leadership pour mettre fin au génocide, mais ce n’est pas fini encore, dit Saifullah Rohin, directeur de l’Initiative canadienne de développement Rohingyas. Maintenant, nous demandons au premier ministre Justin Trudeau et à la ministre Freeland de convoquer une réunion d’urgence des gouvernements et des dirigeants concernés afin d’étudier les mesures concrètes visant à mettre fin au génocide en cours et d’autres mécanismes de protection, avec ou sans consensus du Conseil de sécurité de l’ONU. »
Regardez Tam-Tam Canada sur les pas torturés des Rohingyas – Vendredi 31 août 2018
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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