Journaliste pendant 10 ans à Radio-Canada, Rania Sfeir est aujourd’hui juge de la citoyenneté. À l’occasion de la Semaine de la citoyenneté, du 8 au 14 octobre, elle nous parle de son rôle au sein de la justice fédérale.
Avant d’être juge de la citoyenneté, Rania Sfeir œuvrait comme journaliste, notamment à la section arabe de Radio-Canada International (RCI). « J’ai d’abord étudié et travaillé en journalisme au Liban, raconte-t-elle en entrevue. J’ai ensuite immigré au Canada en 2003. Après mon expérience à la société d’État, j’ai commencé à chercher un travail au gouvernement fédéral. »
Elle est alors tombée sur une annonce pour un poste de juge de la citoyenneté. Pensant n’avoir aucune chance, elle décide néanmoins de postuler à ce poste qui l’intéresse. « Je me suis dit que je n’avais rien à perdre en envoyant ma candidature. Après un examen écrit et une entrevue orale, j’ai eu un appel du ministère pour m’annoncer que j’avais été retenue pour être juge à la citoyenneté. »
Regardez l’entrevue
Son expérience de journaliste a joué un grand rôle, croit-elle. « C’est toujours un atout d’avoir un diplôme en droit ou bien quelque chose de similaire. Ma carrière de journaliste au Liban et au Canada – où j’ai abordé pendant de nombreuses années le thème de l’immigration et de la citoyenneté – a été un gros avantage. »
Mme Sfeir voit d’ailleurs de nombreuses similitudes entre son ancienne et sa nouvelle profession. « Le journaliste en général possède un bon jugement. À ce titre, Radio-Canada est une très bonne école. Pendant que le journaliste fait des entrevues, le juge fait des audiences. Et puis, le journaliste comme le juge doit être impartial. »
L’un des rôles clés du juge, c’est l’octroi de la citoyenneté. « Quand on présente une demande de citoyenneté, les candidats répondent généralement à toutes les exigences requises. Il n’y a alors pas de problème. Il arrive que le juge doive étudier des cas compliqués qu’on lui transmet pour rédiger ses décisions. Si l’agent de la citoyenneté n’est pas convaincu par un dossier parce qu’il y a quelque chose qui cloche par exemple un problème de crédibilité ou un manque d’information, ce dossier est transféré au juge. C’est ensuite au juge de décider d’octroyer ou non la citoyenneté. »
En plus de faire la promotion de la citoyenneté, le juge (14 au Canada, dont 2 au Québec) préside les cérémonies de la citoyenneté, rappelle Mme Sfeir. « J’en préside plusieurs fois par semaine. À chaque fois, c’est un moment exceptionnel. La réaction des gens présents est très contagieuse. C’est un moment très touchant. »
« En tant qu’immigrante, lorsque je suis arrivé au pays la table était mise. L’infrastructure et les lois sont là. Mon rôle consiste à laisser cette table bien propre à ceux et celles qui vont venir après moi. Notre rôle est de conserver et protéger notre citoyenneté et la réputation du Canada. »
Au cours des 10 dernières années, le pays a accueilli près de 1 700 000 nouveaux Canadiens.
Pour un nouvel arrivant au Canada, la cérémonie de citoyenneté est l’aboutissement d’un long processus d’immigration, d’établissement et d’intégration. La cérémonie est une célébration touchante remplie d’émotions. Prêter le serment de citoyenneté représente aussi une démarche légale nécessaire pour obtenir la citoyenneté.
L’identité canadienne a été façonnée en grande partie par les contributions importantes des immigrants sur les plans culturel et économique. Au Canada, notre diversité fait notre force.
Il y a désormais 14 juges de la citoyenneté à la grandeur du pays : à Halifax, à Montréal, dans la région du Grand Toronto, à Winnipeg, à Edmonton, à Vancouver et à Surrey (Colombie-Britannique).
Source : gouvernement du Canada
Lire aussi :
Le Canada retire la citoyenneté honoraire à Aung San Suu Kyi
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.