L'ancien chef conservateur Stephen Harper et Donald Trump (Brendan Smialowski/AFP/Getty Images)

Le conservateur Stephen Harper explique à son parti comment composer avec le populisme aux prochaines élections

M. Harper publie un nouveau livre, Right Here, Right Now (Ici, maintenant), dans lequel il explique comment les conservateurs peuvent composer avec la montée du populisme depuis l’élection de Donald Trump à la présidence américaine.

En poste de 2006 à 2015, l’ancien premier ministre canadien a déjà accordé des entrevues à des médias américains plus tôt cette semaine pour faire la promotion de ce livre dans lequel il soutient que les dirigeants politiques ne peuvent ignorer les forces qui ont mené M. Trump à la Maison-Blanche.  

Stephen Harper estime que les partisans de M. Trump ne peuvent pas simplement être considérés comme des bigots mal informés. L’ancien premier ministre canadien s’efforce donc de comprendre le phénomène du populisme en expliquant ses causes et en proposant quelques tactiques pour le combattre ou même l’utiliser.

Stephen Harper, l’ancien premier ministre du Canada, prononce une allocution lors de la conférence d’orientation de l’American Israel Public Affairs Committee à Washington, le 26 mars 2017. (Jose Luis Magana/Canadian Press)

Ce que le Parti conservateur doit faire aux prochaines élections

Stephen Harper estime que les dirigeants conservateurs canadiens doivent, dans un premier temps, trouver des moyens de combler le fossé qui les sépare des travailleurs méfiants à l’égard de la classe politique.

Puis, dans son livre Right Here, Right Now, il affirme qu’« une approche conservatrice pragmatique face à l’économie de marché » par exemple constitue le meilleur moyen de gérer la montée actuelle du populisme.

« Si les conservateurs n’élaborent pas de réponses, non seulement nous aurons l’air déconnectés, mais nous céderons aussi du terrain aux mauvaises idées de l’autre côté (les autres partis fédéraux canadiens) », écrit-il.

Les médias ne sont pas les bienvenus, même au Canada
– Comme c’était souvent l’usage durant ses années au pouvoir, les journalistes seront interdits de présence lors d’une allocution que Stephen Harper doit faire jeudi, dans le cadre de sa tournée de promotion de son nouveau livre, signe, selon La Presse canadienne, que l’ancien premier ministre conservateur continue peut-être de nourrir une certaine antipathie à l’égard de la presse nationale.
– L’allocution doit avoir lieu devant le Canadian Club de Toronto, qui avait pourtant précédemment invité des journalistes à couvrir l’événement. Mais l’organisme a envoyé mercredi un avis aux médias indiquant que l’invitation avait été transmise « par erreur ».

Le Canadian Club « désinvite » les journalistes à une allocution de Stephen Harper. (La Presse canadienne)

Pendant près de 10 ans à la tête du pays, M. Harper et les membres de son cabinet ont entretenu une relation acrimonieuse avec les médias nationaux. M. Harper se méfiait des motivations profondes des journalistes, et son entourage contrôlait étroitement l’accès aux ministres, diplomates étrangers et hauts fonctionnaires et même jusqu’aux scientifiques du gouvernement.

Le Parti conservateur devra aussi composer avec le nouveau Parti populaire du Canada (PPC)

Maxime Bernier, au bureau d’Élections Canada, à Gatineau, pour demander l’enregistrement officiel du Parti populaire du Canada (PPC). PHOTO ADRIAN WYLD, PC

Alors que Stephen Harper discute de stratégie pour que le Parti conservateur tienne compte du courant populiste aux élections fédérales de l’automne 2019, il doit pour le moment composé avec la naissance d’une nouvelle formation politique conservatrice en ce moment au pays : le Parti populaire du Canada (PPC).

Le dissident conservateur Maxime Bernier a franchi mercredi une nouvelle étape en vue de transformer son mouvement politique en parti officiel lorsqu’il s’est présenté au bureau d’Élections Canada, pour obtenir l’enregistrement de son parti.

Des sympathisants auraient donné plus de 350 000 $ à son mouvement au cours des sept dernières semaines.

En route vers les prochaines élections

M. Bernier soutient que 43 associations de circonscription existent déjà en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, en Ontario, au Manitoba et en Saskatchewan, et que d’autres réunions ont lieu cette semaine pour en créer 27 autres.

« On peut créer une surprise parce que je pense que les gens sont tannés de la façon traditionnelle dont les vieux partis font de la politique », a soutenu M. Bernier mercredi.

Il a été député conservateur pendant plus d’une décennie, avec Stephen Harper, avant de quitter le parti en août à la suite d’un différend avec le nouveau chef, Andrew Scheer, principalement autour de la gestion de l’offre dans le secteur agricole. Mais l’idée de créer un nouveau parti a commencé à germer lorsque M. Scheer a défait M. Bernier dans la course à la direction du Parti conservateur en mai 2017.

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Donald Trump (Reuters/Kevin) et l’ancien premier ministre Jean Chrétien (Evan Mitsui/CBC)

RCI avec La Presse canadienne, CBC et la contribution de Radio-Canada

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