Le public dans une salle de cinéma en Amérique du Nord (Crédit photo Reuters/Julia Robinson)

Le cinéma francophone a-t-il un avenir en terre d’Amérique?

Malgré la domination des studios hollywoodiens, le cinéma francophone réussit bon an mal an à faire sa place dans le paysage du septième art. Chaque année, plusieurs films en provenance de la France, de la Belgique ou d’Afrique se retrouvent à l’affiche de nos salles de cinéma. Le Canada et le Québec aussi se font remarquer dans les festivals internationaux. Mais qu’en est-il de son avenir? On en parle avec Guilhem Caillard, cinéphile convaincu et directeur général de Cinemania.

Le festival Cinemania, c’est la vitrine du Cinéma francophone au Québec, tous genre et style confondus. Jeudi soir, l’événement s’ouvre pour une 24e édition avec la projection de 63 films en provenance de 13 pays.

« C’est un rendez-vous cinématographique profondément ancré et axé sur la francophonie, déclare Guilhem Caillard en entrevue. Il permet la circulation des talents dans le monde francophone et les échanges artistiques que cela peut entraîner. »

« Cinemania, c’est le point d’ancrage du cinéma d’expression francophone depuis 24 ans à Montréal, ajoute-t-il. Nous sommes aussi un festival qui montre beaucoup de coproductions. Le Québec joue d’ailleurs un rôle très fort dans la coproduction que ce soit avec la France, la Belgique ou la Suisse. »

Écoutez l’entrevue avec Guilhem Caillard (10 minutes et 42 secondes) :

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Au fil des années, le cinéma francophone se porte bien, croit le directeur. « D’abord d’un point de vue de l’engouement qui existe autour du cinéma francophone. Depuis quatre et cinq ans, le festival Cinemania enregistre des records de fréquentation. Pour preuve, il y a un tel engouement de la part du public que pour cette édition nous avons dû nous étendre avec de nouveaux lieux de diffusions pour satisfaire notre programmation. »

Il reste que le cinéma francophone fait face à de véritables défis, concède M. Caillard. « Pour continuer à nous affirmer dans les salles de cinéma et sur les plateformes web, il est crucial que les acteurs importants de l’industrie au Québec unissent leurs forces pour faire briller la francophonie et susciter chez les plus jeunes un intérêt pour le cinéma d’expression francophone. »

Les films à l’affiche du festival Cinemania (Crédit photo : Cinemania/Site internet)

Pour le directeur, la francophonie représente une forme de diversité et de multiculturalisme comme une autre option au cinéma hollywoodien. « Elle défend des valeurs extraordinaires. Elle n’est pas un bloc uniforme, mais au contraire, elle représente beaucoup de pays avec des langues et des cultures francophones diverses. Par conséquent, parler du cinéma francophone, c’est défendre l’ouverture et la découverte à un moment où l’on en a franchement besoin, en particulier en Amérique du Nord. »

Le cinéma francophone doit être défendu et c’est pourquoi le directeur appelle le milieu à redoubler d’efforts. « C’est en partie le rôle des festivals, ajoute Guilhem Caillard. Je pense qu’il est aujourd’hui devenu primordial que les festivals puissent continuer d’exister, à se développer et à se renforcer, car nous œuvrons tous pour le rayonnement de la francophonie. Il faut aussi développer le goût du cinéma au public, en particulier auprès des jeunes. »

24 invités pour une 24e édition

Le festival Cinemania 2018 déroule son tapis rouge aux vedettes internationales du cinéma francophone. De France, Édouard Baer, Mathieu Kassovitz, Laurent Lafitte, Élodie Bouchez ou Gilles Lelouche seront en ville durant le festival. Le Belge Olivier Goumert sera aussi de passage. L’acteur prolifique est d’ailleurs l’invité d’honneur de cette 24e édition. La Franco-Suisse Ursula Maier accompagnera son dernier long-métrage, Journal de ma tête, qui met en scène l’actrice Fanny Ardant. Les personnalités québécoises seront également bien représentées avec les présences remarquées de Monia Chokri et de Sophie Desmarais.

La 24e édition du festival Cinemania se déroule à Montréal du 1er au 11 novembre 2018.

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