La découverte d’une peinture mystérieuse d’un animal réalisé il y a 40 000 ans dans une grotte de Bornéo est à ce jour la plus ancienne représentation figurative connue.
Ce très ancien vestige rupestre et plusieurs autres ont été découverts dans les années 1990 à l’intérieur d’une grotte de la province de Kalimantan sur l’île de Bornéo en territoire indonésien. Mais la datation exacte n’a été rendue possible que très récemment grâce au travail du paléontologue québécois Maxime Aubert de l’Université Griffith en Australie
« Nous avons daté des peintures rupestres de Bornéo et déterminé que l’art figuratif s’y est développé il y a au moins 40 000 ans, plus ou moins en même temps qu’en Europe », a-t-il expliqué en entrevue à l’AFP.
Dans une étude publiée le 8 novembre dernier dans la revue Nature (disponible en ligne en anglais), le coauteur Maxime Aubert, spécialiste en biochimie et en archéologie, raconte qu’avec cette découverte les chercheurs ont maintenant la preuve que l’art rupestre n’est pas seulement apparu en Europe, mais aussi à des milliers de kilomètres de là, en Asie, à l’époque de la préhistoire.
À ce titre, l’équipe de Maxime Aubert a utilisé une technique de mesure des taux d’uranium et de thorium qui se décomposent dans les surfaces de calcite retrouvées sur les peintures rupestres. Déjà en 2014, ces mêmes chercheurs avaient localisé sur l’île des Célèbes des empreintes de mains et des dessins d’animaux datant de 35 000 ans environ.
La peinture de Bornéo évoque un gros animal énigmatique et non identifié. On peut néanmoins distinguer à travers ses couleurs rouge-orangé – les pigments auraient été modifiés au fil du temps – quatre longues pattes et un corps massif. « Probablement un banteng », un bœuf sauvage d’Asie, précise Maxime Aubert. « C’est incroyable de voir ça. C’est une fenêtre intime sur le passé. »
Avec Radio-Canada et l’AFP
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