Le ministre canadien des Finances, Bill Morneau, confirme que le nouvel accord commercial entre les États-Unis, le Canada et le Mexique sera signé la semaine prochaine.
Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau Photo : The Canadian Press/Paul Chiasson
Il en a fait l’annonce lors d’un discours devant des membres de l’Economic Club du Canada à Ottawa, un organisme regroupant des gens d’affaires influents, au lendemain de la présentation de son énoncé économique au Parlement. Il avait alors souligné les sentiments de grandes inquiétudes dans le milieu des affaires canadien face au l’instabilité dans le commerce international.
« Bien sûr, cette situation s’est améliorée lorsque nous avons signé l’accord de principe du nouvel ALENA (fin septembre) ou lorsque nous signerons le nouvel ALENA, je l’espère, la semaine prochaine », a-t-il dit en faisant référence à l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC).
Étrangement, la signature du Canada n’est toutefois pas conditionnelle à la levée des tarifs américains sur l’acier et l’aluminium.
« Il y a deux enjeux différents, a répondu le ministre des Finances aux questions des journalistes au terme de son discours. Donc, nous continuons les négociations sur l’acier et l’aluminium et ça c’est une voie différente de notre aspiration à signer l’ALENA. »
Donald Trump rend hommage au secrétaire américain au Commerce Robert Lighthizer et au conseiller principal de la Maison-Blanche, Jared Kushner, lors de son discours, en septembre dernier, sur l’AEUMC. Photo AP
Le Canada forcé d’injecter de l’argent
Il y a exactement un mois, le gouvernement canadien de Justin Trudeau avait annoncé les détails d’un premier coup de pouce financier aux entreprises canadiennes qui sont victimes depuis le 1er juillet dernier des tarifs américains. Ottawa injecte ainsi 2 milliards de dollars afin d’aider les industries de l’acier et de l’aluminium touchées par les tarifs douaniers de Washington.
Donald Trump a imposé ces tarifs à certains de ses plus proches partenaires en faisant valoir qu’ils représentaient une menace à la sécurité nationale des États-Unis et en évoquant la section 232, particulièrement controversée, de la loi américaine sur le commerce.
De nombreux sénateurs américains s’étaient dits d’accord avec les mesures prises par l’administration Trump pour notamment réprimer le prétendu vol de propriété intellectuelle des Chinois. Cependant, plusieurs législateurs s’étaient publiquement demandé pourquoi l’acier du Canada spécifiquement constituait une menace à la sécurité nationale américaine.
En fin de compte, Donald Trump avait décidé d’imposer des tarifs de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium en provenance du Canada.
Un travailleur se tient debout entre des rouleaux de feuilles d’acier. Photo : Reuters/Mark Blinch
– pour les États-Unis, l’acier canadien représente un peu plus de 15 % de toutes les importations;
– pour le Canada, les États-Unis jouent un rôle crucial dans le paysage des exportations;
– près de 90 % des exportations canadiennes d’acier sont destinées au sud de la frontière.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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