Peut-on imaginer un monde dans lequel la peine de mort devienne un souvenir, triste, sombre, d’un passé révolu? (Photo: iStock)

Verra-t-on un jour un monde où la peine de mort sera chose du passé? Peut-être, oui!

Peut-on imaginer un monde dans lequel la peine de mort devienne un souvenir, triste, sombre, d’un passé révolu?

Amnistie internationale y croit. En fait, l’ONG y a toujours cru, même lors des périodes où la peine capitale était encore la norme.

Petit rappel, c’est le 14 juillet 1976 que le Canada abolissait la peine capitale.  Cela dit, les débats précédant le vote ont été houleux, acrimonieux même.

En fin de compte, le gouvernement libéral de l’époque, dirigé par Pierre Elliot Trudeau – père du premier ministre actuel – a « réussi » à faire adopter la loi au Parlement, loi qui a reçu l’assentiment du Sénat avant la sanction royale. Et le vote a été pour le moins serré : 130 pour l’abolition, 124 contre.

Occasionnellement, les tenants du retour de cette forme de punition font entendre leur voix, notamment lors de périodes troubles sur la planète ou encore au pays. Cela dit, plus de 40 ans après son abolition, la peine de mort au Canada fait résolument partie de l’histoire.

Mi-décembre 2018 aux Nations unies

C’était il y a une semaine à peine, le 17 très exactement, qu’une écrasante majorité de pays membres de l’organisation ont appuyé la résolution de l’Assemblée générale de mettre en place un moratoire sur les exécutions.

Un moratoire n’est pas une abolition, mais c’est un pas dans cette direction.

121 sur 193

Il y a actuellement 193 États membres aux Nations unies.
De ce nombre, 121 ont appuyé la résolution – 7e – de la mise en place d’un moratoire sur l’application de la peine de mort, vote qui s’est tenu lors de la session plénière de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Et les autres : 35 ont voté contre et 32 se sont abstenus.

C’est le Brésil qui avait proposé ladite résolution coparrainée par 83 États.

« Le fait qu’un nombre de pays plus important que jamais a voté la fin des exécutions montre que l’abolition de la peine de mort partout dans le monde devient une réalité incontournable. Nous sommes plus proches que jamais d’un monde sans peine de mort. Le résultat montre également l’isolement croissant des 35 pays qui ont voté contre la résolution. Ceux qui appliquent encore la peine de mort devraient établir immédiatement un moratoire sur les exécutions en vue de la complète abolition de ce châtiment. »

Chiara Sangiorgio, spécialiste de la peine de mort à Amnistie internationale

Pentobarbital utilisé pour l’euthanasie et injection mortelle (Photo: iStock)

Au sujet des votes contre et des abstentions, les variations depuis la résolution de 2016

Des premières

La Dominique, la Libye, la Malaisie et le Pakistan ont changé leur vote et soutenu cette résolution,

Antigua-et-Barbuda, le Guyana et le Soudan du Sud sont passés de l’opposition à l’abstention.

La Guinée équatoriale, la Gambie, Maurice, le Niger et le Rwanda ont voté en faveur d’un moratoire sur les exécutions, ce qu’ils n’avaient pas fait en 2016.

Cinq pays ont voté à l’inverse de 2016

Nauru est passé d’un vote en faveur à un vote contre.

Bahreïn et le Zimbabwe sont passés de l’abstention à l’opposition.

Le Congo et la Guinée sont passés d’un vote en faveur à l’abstention.

Rappel historique

Le 24 octobre 1945, quelques mois à peine après la fin de la Seconde Guerre mondiale, c’est à San Francisco en Californie que les 51 états fondateurs ratifiaient la Charte des Nations unies qui prenait alors le relais de la Société des Nations.

Il n’y avait alors que huit des 51 signataires qui avaient déjà aboli la peine capitale.

Aujourd’hui, sur 193 membres des Nations unies, 103 ont aboli le recours à cette forme de châtiment, quel que soit le crime commis; 139 au total l’ont abandonné dans leur législation ou dans la pratique.

Quelques données

Amnestie internationale a recensé au moins 993 exécutions dans 23 pays en 2017, soit 4 % de moins qu’en 2016 (où 1 032 exécutions avaient été enregistrées) et 39 % de moins qu’en 2015 (année où l’organisation avait relevé le chiffre le plus élevé depuis 1989 : 1 634 exécutions).

La plupart des exécutions ont eu lieu, par ordre décroissant, en Chine, en Iran, en Arabie saoudite, en Irak et au Pakistan.

Source : Amnistie internationale

Plus :

Décès de celui qui avait piloté au Canada l’épineux dossier de l’abolition de la peine de mort  (RCI)

La peine de mort rétablie au Canada… Attention c’est une fausse rumeur! (RCI)

40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort au Canada (Radio-Canada)

La peine de mort en 2017. Faits et chiffres (Amnistie internationale)

La peine capitale (Encyclopédie canadienne)

Catégories : International, Politique
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