La chef de la police de Barrie, Kimberley Greenwood Photo: Radio-Canada / CBC News

Des policiers canadiens libèrent 43 Mexicains amenés au Canada par de présumés trafiquants d’êtres humains

La police de la province de l’Ontario vient de révéler en conférence de presse qu’elle a dû intervenir pour libérer 43 ressortissants mexicains réduits à l’état d’« esclaves » dans des hôtels, où ils étaient forcés de travailler presque gratuitement.

Deux responsables d’une société de nettoyage qui travaillaient avec des établissements hôteliers dans la région de Barrie (au nord de Toronto) font maintenant l’objet d’une enquête policière, mais ils n’ont pas été arrêtés. La police recherche d’autres suspects et des inculpations pourraient être annoncées dans les prochains jours. Ces victimes mexicaines ont travaillé à Collingwood, Innisfil, Oro-Medonte et Cornwall.

Ce sont des hommes pour la plupart qui avaient été infiltrés Canada par des trafiquants qui, en échange d’une importante somme d’argent, leur promettaient de pouvoir étudier ou d’obtenir des visas de travail et à terme un statut de résident permanent.

Une fois sur place, ils étaient logés dans des « conditions sordides » dans des villes du centre et de l’est de la province, et forcés de travailler comme hommes ou femmes de ménage dans des hôtels de la région. Leur salaire était contrôlé par leurs employeurs, qui leur laissaient parfois pas plus de 33 $ chaque mois pour vivre.

À l’issue d’une enquête qui a mobilisé 250 policiers, ces travailleurs mexicains ont pu retrouver la liberté la semaine dernière.

« Hier, je me suis couché en esclave. Ce matin, je me réveille en homme libre », a dit l’une des victimes, rapporte Rick Barnum, sous-commissaire de la Police provinciale de l’Ontario.

Tous ont été libérés mardi dernier à la suite d’une enquête conjointe à laquelle ont participé la PPO, le Service de police de Barrie et l’Agence des services frontaliers du Canada.

Voici un exemple des logements dans lesquels certains Mexicains ont vécu. (Police provinciale de l’Ontario)

En conférence de presse

Rick Barnum, sous-commissaire de la Police provinciale de l’Ontario (CBC)

« Le trafic d’êtres humains est une forme moderne d’esclavage, a expliqué à la presse le sous-commissaire. L’exploitation est l’élément clé de cette infraction. »

«Il est impensable que cela ait pu se passer dans notre communauté», a ajouté la responsable de la police de Barrie, Kimberley Greenwood.

La chef de la police de Barrie, Kimberley Greenwood Photo: Radio-Canada / CBC News

Les Mexicains secourus ne sont pas des criminels, mais bien des victimes

Après que les victimes eurent été secourues, elles se sont rendues à un centre de services aux victimes de la région de Barrie, où on leur a offert des douches chaudes, de la nourriture et des vêtements. Et on leur a donné des évaluations médicales. Des interprètes ont été mis à disposition, dit-elle.

Les autorités policières ajoutent que tous ces travailleurs sont maintenant considérés comme se trouvant au Canada légalement. Depuis qu’ils ont été secourus, on leur a offert un emploi et un hébergement dans un centre de villégiature de la région de Barrie.

La Police provinciale de l’Ontario refuse de nommer les hôtels et les résidences de vacances où les hommes travaillaient ainsi que l’entreprise de nettoyage qui pourrait être au centre de ce trafic humain.

RCI avec l’Agence France-Presse et les informations de Muriel Draaisma de CBC News

LISEZ AUSSI :Travailleurs étrangers très recherchés au Canada, mais souvent exploités...


LA PRESSE CANADIENNE, GRAHAM HUGHES

En complément

43 travailleurs étrangers libérés de conditions de travail inhumaines – Radio-Canada 

Des touristes mexicains délaisseraient les États-Unis au profit du Canada – RCI 

Police in Ontario free 43 Mexicans brought to Canada by alleged human traffickers – CBC News 

Catégories : Économie, Immigration et Réfugiés, International, Société
Mots-clés : , , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.