Zhang Hongsen, le vice-ministre chinois de l’Administration nationale de la presse, de la publication, de la radio, du film et de la télévision, à Pékin, en octobre 2017. (Crédit photo : Reuters/Thomas Peter)

Comment la Chine prépare sa domination médiatique

La Chine serait-elle sur le point de contrôler l’information à travers le monde? Si l’on en croit un rapport troublant de Reporters sans frontières (RSF), Pékin serait en train de déployer une véritable stratégie afin d’imposer ses pratiques en la matière jugées peu démocratiques.

Titrée « Le nouvel ordre mondial des médias selon la Chine », l’enquête de RSF dévoile les appétits de l’empire du Milieu. Pour l’organisation de défense de la liberté de la presse, le régime communiste n’a d’autre ambition que de « dissuader les critiques » tout en « occultant les chapitres noirs de son histoire ».

Pour arriver à ses fins, Pékin compte bientôt entreprendre une offensive d’envergure comme la modernisation à l’international de sa structure médiatique audiovisuel, l’achat « massif » de publicités ou l’infiltration dans des médias étrangers. Le régime compte aussi sur l’intimidation et le harcèlement.

À ce titre, Si l’on se fie au dernier rapport mondial de Human Rights Watch, Pékin – qui n’hésite pas à bloquer les sites web ne servant pas ses intérêts idéologiques – aurait déjà mis sous les verrous une soixantaine de journalistes.

Les relations entre la Chine et le Canada ont commencé dans les années 70, avec Pierre-Elliott-Trudeau et Mao Tsé-Toung. Depuis, elles ont connu bien des hauts et des bas. Il n’est pas toujours facile de conjuguer diplomatie et commerce. Retour sur l’histoire de ces relations avec Frédéric Arnould.

« Dans l’esprit du régime de Pékin, les journalistes n’ont pas vocation à être un contre-pouvoir, mais au contraire à servir la propagande des États, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Si les démocraties ne résistent pas, Pékin fera en sorte d’imposer son anti-modèle et la propagande “à la chinoise” envahira peu à peu les médias du monde, faisant concurrence au journalisme tel que nous le connaissons. »

Toujours selon le rapport de RSF, disponible en ligne, en imposant un vocabulaire « idéologiquement correct », les velléités chinoises menacent directement la liberté de la presse dans le monde. Rappelons que la Chine se situe au 176e rang sur 180 au classement 2018 peu reluisant de la liberté de la presse publié par RSF.

Alors que le président chinois Xi Jinping entame une tournée européenne avec dans ses valises son projet géostratégique des « nouvelles routes de la soie », le rapport de l’ONG tombe à point nommé. Il montre que le pays n’a pas seulement le désir d’ouvrir des opportunités d’affaires, mais qu’il compte bien diffuser une certaine vision autoritaire.

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Catégories : International, Politique
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