Photo : Aireon

Un nouveau système canado-américain de suivi en temps réel permet de localiser les avions partout dans le monde

Une technologie de pointe conçue en partie au Canada permet de voir des aéronefs là où les radars au sol s’avèrent aveugles.

Automatic Dependent Surveillance Broadcast – Photo : Aireon

Le nouveau système de localisation d’avions civils vient d’être dévoilé mardi et ses concepteurs ont fourni, en conférence de presse, des preuves visuelles de l’efficacité de cette technologie.

S’il avait été présent à bord de l’avion et s’il avait été gardé activé par le pilote, le nouveau système aurait pu déterminer avec 100 % d’exactitude le lieu de l’écrasement, il y a cinq ans, du vol MH370 de la Malaysia Airlines qui est disparu au-dessus de l’océan Indien avec 239 personnes à bord.

Ce système mondial de surveillance de la circulation aérienne ADS-B (Automatic Dependent Surveillance-Broadcast) a été mis au point par Aireon, une société basée en Virginie et appartenant en partie à Nav Canada, qui exploite le système de navigation aérienne civile du pays.

Aireon espère que les contrôleurs du monde entier finiront par se connecter à son système, ce qui améliorera la sécurité et l’efficacité.

Les avions rapportent leur position exacte 120 fois par minute

(Aireon)

Les avions équipés de l’ADS-B peuvent maintenant transmettre leur position exacte, y compris l’altitude, deux fois par seconde, où qu’ils soient dans le monde, à un réseau de 66 satellites.

Comme la position exacte des vols est constamment mise à jour, les contrôleurs peuvent réduire l’espace entre les avions à environ 25 kilomètres et effectuer des ajustements de dernière minute aux trajectoires de vol. Cela signifie que plus d’avions peuvent partager l’espace aérien en même temps.

Ce serait la plus grande avancée dans le suivi des avions civils depuis l’avènement du radar pendant la Seconde Guerre mondiale. Au moins 70 % de la planète, y compris les océans, les régions montagneuses et les régions éloignées comme l’Arctique, ne sont pas couverts par les radars au sol.

Dans le régime actuel, c’est aux avions eux-mêmes que revient la tâche de signaler leur position dans le ciel dans des intervalles de 10 à 14 minutes.

À cause d’un manque de précision inhérent à ce mode d’opération, les contrôleurs gardent les avions assez éloignés les uns des autres, jusqu’à 160 kilomètres de distance, pour éviter tous risques de collision.

Photo Aireon

Les passagers canadiens sont aux premières loges

Nav Canada et les NATS, son équivalent britannique, sont les premiers fournisseurs de services de navigation aérienne à utiliser le nouveau système.

Nav Canada estime que 95 % des avions à réaction qui traversent ce corridor sont équipés de l’ADS-B et affirme que tous les avions de ligne commerciaux en construction sont équipés de cette technologie. L’objectif est de faire en sorte que les fournisseurs de services de navigation aérienne du monde entier s’y inscrivent, à un coût.

La semaine dernière, les contrôleurs de la circulation aérienne du Royaume-Uni et de Gander, à Terre-Neuve, au Canada, ont ainsi commencé à suivre les avions dans l’Atlantique Nord au moyen de ce nouveau système mondial de surveillance de la circulation aérienne en temps réel.

Nav Canada affirme que le nouveau système de détection permettra également d’économiser quelques minutes et 400 $ en carburant en moyenne sur chaque vol transatlantique. Ces petites économies seront multipliées par 1500 vols en une journée.

En cas d’accident, des secours plus rapides

Des secouristes fouillent les débris du Boeing 737 MAX 8 qui s’est écrasé à Addis-Abeba, en Éthiopie. Photo : The Associated Press / Mulugeta Ayene

En cas d’urgence, les équipes de recherche et de sauvetage pourront savoir exactement où aller.

Lorsque le Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines s’est écrasé le mois dernier, Aireon a en fait pu fournir aux autorités la trajectoire de vol exacte de l’avion bien avant que les données ne soient téléchargées des enregistreurs de vol.

Toutefois, tel qu’elle est conçue, la nouvelle technologie pour la navigation n’aurait probablement pas résolu l’un des plus grands mystères de l’aviation : la disparition du vol MH370, il y a un peu plus de cinq ans, le 8 mars 2014.

Le transpondeur, qui communique avec le radar au sol, semble avoir été éteint. Dans le rare cas où quelqu’un essaie d’éviter d’être détecté, l’ADS-B peut lui aussi être éteint manuellement par l’équipe de pilotage.

LISEZ AUSSI : L’OACI veut renforcer le suivi des avions dans le monde d’ici 11 mois

Le vol MH370 s’est terminé dans l’océan Indien.

RCI avec les informations de Ian Hanomansing de CBC News

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