Un partisan de Donald Trump assiste à une soirée électorale (Crédit photo : Reuters/Chris Bergin)

L’arrivée au pouvoir de populistes fragilise-t-elle nos droits et libertés?

Un vent de populisme souffle sur la planète. L’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche inaugure-t-elle une nouvelle époque? Du Brésil avec son nouveau président controversé Jair Bolsonaro à la Russie de Poutine, en passant par Salvini en Italie, Erdogan en Turquie ou Orbán en Hongrie, l’extrême droite n’aura jamais été aussi présente en ce début du XIXe siècle. Nos droits et libertés sont-ils menacés? On en parle avec Christian Nadeau, professeur de philosophie politique à l’Université de Montréal.

« Il y a toujours eu des formes de populisme à un moment ou à un autre de notre histoire, que ce soit en Europe, en Amérique du Nord ou ailleurs, lance en entrevue téléphonique Christian Nadeau, qui agit également à titre de président de la Ligue des droits et libertés.

On a aujourd’hui l’impression qu’on assiste à une forme d’organisation du populisme, précise-t-il. « Les courants populistes sont dorénavant en mesure d’avoir des représentants qui occupent des fonctions importantes dans de hautes instances ou à la tête des États. C’est effrayant, car ces types de populisme se drapent dans des habits démocratiques en la contestant de l’intérieur. »

Écoutez l’entrevue avec Christian Nadeau (9 minutes et 34 secondes) :

De la même manière que le populisme se réinvente, les réactions à ce populisme se réinventent aussi, plaide M. Nadeau. « On voit différentes formes de militantismes émergées un peu partout sur la Terre. On voit pointer hors de l’eau une multitude de mouvements qui tente de contrer la montée du populisme, parfois avec un certain succès. »

Le professeur prend en exemple le cas de la Hongrie où depuis plusieurs mois, le pays connaît une montée protestataire envers les politiques d’un gouvernement qu’il juge de plus en plus autoritaire. « Dans d’autres endroits du monde, on assiste à une véritable organisation de résistance », dit-il.

Mais le populisme n’explique pas tout, prévient M. Nadeau. « Le populisme peut être un ingrédient. Toutefois, il existe d’autres enjeux importants qui peuvent expliquer une situation. En somme, le populisme n’est pas toujours la cause, mais un des symptômes d’un malaise social comme la pauvreté ou les inégalités. »

Il reste que les droits et les libertés des citoyens doivent être protégés, car les menaces existent, rappelle le professeur. « La démocratie ne se réduit pas seulement au mécanisme de la majorité. Or, le populisme veut utiliser la majorité pour représenter l’idée d’un peuple uni, d’une totalité homogène. Dans les sociétés pluralistes comme la nôtre, il faut refuser une telle idée en expliquant que les avis et opinions peuvent être partagés », conclut-il.

Avec la toute récente élection du nouveau président brésilien Jair Bolsonaro, la fondation d’un nouveau parti par Maxime Bernier, l’élection de la Coalition avenir Québec, sans parler de Donald Trump et des prochaines élections de mi-mandat aux États-Unis, il a beaucoup été question de populisme dans les dernières semaines. David Desjardins explique pourquoi il faut s’inquiéter de cette montée.

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