Ce qu’il est maintenant convenu d’appeler « l’affaire des déchets canadiens envoyés en Asie » prend de l’ampleur.
Le 18 avril dernier, nous titrions : Des conteneurs à déchets expédiés par le Canada aux Philippines : y a-t-il eu violation du droit international?
Une semaine plus tard, le 25 : les Philippines menacent le Canada d’une « guerre » autour d’une affaire de déchets exportés.
Un mois plus tard, 28 mai : la Malaisie menace à son tour de retourner des déchets au Canada.

Un conteneur dans lequel on peut facilement voir des emballages de produits canadiens (David Common/CBC)
Dans une déclaration officielle mercredi, la ministre de l’Environnement Catherine McKenna a fait savoir que jamais le Canada n’avait délivré de permis d’exportation de déchets à des sociétés canadiennes depuis les changements de réglementation qui sont entrés en vigueur il y a trois ans.
Alors, une question demeure : comment se fait-il que de tels déchets canadiens se retrouvent en Asie?
Les règles d’exportations de déchets resserrées en 2016

Environnement et Changement climatique Canada
Dans son document intitulé « Règlement sur l’exportation et l’importation de déchets dangereux et de matières recyclables dangereuses », le ministère que dirige Mme McKenna balisait cette pratique afin notamment que cessent les exportations de ces produits par des entreprises canadiennes vers des pays comme les Philippines ou la Malaisie.
Le mythe du recyclage
En janvier 2019, Greenpeace Luxembourg publiait le document Le mythe du recyclage – La Malaisie et les déficiences du système de recyclage mondial, dans lequel on pouvait lire :
Les déchets importés ne sont souvent pas correctement transformés, mais simplement jetés dans des décharges sauvages ou brûlés essentiellement de façon non régulée, et ceci en violation des accords internationaux. De plus, des organisations criminelles du Sud-Est asiatique ont profité du manque de moyens des opérateurs légaux et des difficultés des autorités à faire face à l’augmentation des importations pour gagner beaucoup d’argent sale rapidement. Après les protestations d’activistes malaisiens et un certain nombre de nouveaux articles décriant comment des opérateurs illégaux semblent avoir jeté des déchets dans des endroits qui n’étaient pas prévus à cet effet ou les avoir brûlés sans précaution, le gouvernement malaisien, ainsi que d’autres pays, a pris des mesures visant à faire face à ce problème en imposant des interdictions temporaires d’importation des déchets plastiques. Cette interdiction est récemment devenue permanente pour les débris plastiques. Cependant, la définition légale de ces débris plastiques demeure vague.
Le mythe du recyclage – La Malaisie et les déficiences du système de recyclage mondial – Greenpeace Luxembourg

Page couverture de l’enquête menée par Greenpeace Malaisie dont parle Greenpeace Luxembourg dans son article du 29 janvier 2019
Est-ce à dire que le geste devenu presque naturel de trier ses déchets à la maison – compostables, recyclables et à être enfouis – ne fait que nous donner bonne conscience?
Triste constat quand on regarde les photographies et qu’on lit les documents afférents.
CP, CBC, Greenpeace, RCI
Plus :
Trash and burn: Metro Vancouver will incinerate Canadian garbage returned by Philippines (CBC)
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