Des appareils Boeing 737 MAX sont cloués au sol à l'usine de Boeing à Seattle le 1er juillet 2019. PHOTO : REUTERS / LINDSEY WASSON

« Pas de danger » de voler à bord des Boeing 737 Max 8 au Canada avant 2020?

La probabilité que les voyageurs canadiens seront appelés à monter à bord de Boeing 737 Max aux couleurs d’une de nos deux principales compagnies d’aviation semble faible pour le moment.

Mais, advenant un feu vert du ministère canadien des Transports autorisant les avions à reprendre leurs vols, ce qui pourrait survenir cet automne, cette situation pourrait évoluer dans le contexte de la période de pointe du temps des Fêtes.

Air Canada a annoncé qu’elle ne pilotera pas le Max 8 avant le 8 janvier 2020. Pour le plus petit transporteur Sunwing, c’est au mois de mai prochain.

WestJet pourrait être en mesure de remettre en service plus rapidement ses Max 8 une fois que la restriction de vol sera levée. Mais, même si cela est fait avant la fin de l’année, CBC News a appris que WestJet n’inclura pas les Max 8 dans son horaire des Fêtes, une des périodes de pointe de l’année.

Brian Znotins (Mia Sheldon/CBC)

Brian Znotins, vice-président de WestJet responsable des horaires au siège social de l’entreprise à Calgary, affirme toutefois que si le Max 8 est autorisé à voler en décembre, la compagnie aérienne pourrait envisager un vol occasionnel pour réduire la demande, « le vendredi avant Noël [par exemple] ».

Le vice-président des opérations aériennes, Scott Wilson, admet cependant qu’il y a un défi auquel toutes nos compagnies aériennes devront faire face : attirer des passagers qui pourraient être réticents à prendre l’avion dans un appareil qui a subi deux accidents récents.

Quand le Max 8 sera-t-il autorisé à voler à nouveau au Canada?

Transports Canada affirme que les Boieng ne seront pas autorisé à reprendre leur envol tant que les responsables du ministère ne seront pas entièrement convaincus que le constructeur et la Federal Aviation Administration des États-Unis ont répondu à toutes les préoccupations et que les procédures et la formation adéquates des équipages de conduite sont en place.

Marc Garneau, ministre fédéral des Transports, le 19 juillet 2019, à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal. PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Les impacts sur les transporteurs canadiens ne se sont pas avérés insurmontables

Dans une entrevue accordée le 29 juillet, Ed Sims, chef de la direction de WestJet, avait déclaré à CBC News que l’immobilisation au sol du Boeing 737 Max 8 avait un « impact négatif important » sur la compagnie. Il avait refusé de donner des détails sur le préjudice financier causé par l’interdit de vol, mais il avait déclaré que cela forçait WestJet à augmenter ses dépenses en carburant et à réduire ses trajets.

Par exemple, une liaison estivale, Halifax-Paris, a été annulée. Un vol direct de Vancouver à Regina a également été suspendu. Certains vols de jour ont été déplacés à la nuit tombée. Mais avec ses plus anciens 737 qui volent plus souvent, Ed Sims affirme que WestJet a été capable de maintenir 98 % de ce qui aurait été son horaire avec les Max 8 dans les airs.

Air Canada affirme pour sa part que l’interdit de vol de ses Boeing 737 Max l’affectera jusqu’à l’an prochain. La plus grande compagnie aérienne possède une flotte de 24 Max 8, et en attendait 12 autres à la fin juin. Air Canada a tout de même réussi à couvrir « 97 % de ses vols prévus » sans ces 36 appareils.

Rick Erickson (JULIEN LECACHEUR)

Rick Ericksen, analyste en aéronautique, se dit impressionné par la façon dont les compagnies aériennes canadiennes font face à la situation et par la façon dont les trois ont géré l’immobilisation au sol.

Mais il dit qu’à part la perte de revenus, les compagnies aériennes n’ont que très peu de capacité excédentaire pour l’instant pour faire face à tout autre problème qui pourrait survenir.

Où sont cachés tous ces avions

Les deux plus grandes compagnies aériennes au pays empruntent des voies différentes pour gérer leurs Boeing 737 Max 8 cloués au sol.

Plus tôt cet été, Air Canada envisageait d’envoyer ses vingt-quatre 737 Max 8 dans le désert, où la chaleur et le climat sec préviennent la corrosion provoquée par la pluie, la neige, le grésil et la glace.

En Amérique du Nord, la plupart des sites sont situés dans le sud-ouest des États-Unis. Southwest Airlines, qui compte trente-quatre 737 Max dans sa flotte, a opté pour le désert de Mojave en Californie.

WestJet Airlines a plutôt décidé de garer ses 13 Max 8 dans ses hangars canadiens, où ils font régulièrement l’objet de vérifications de maintenance en plus de faire tourner leurs moteurs une fois par semaine.

Des avions Boeing 737 MAX de Southwest Airlines stationné sur le tarmac de l’aéroport logistique du sud de la Californie à Victorville le 28 mars 2019 (Photo par MARK RALSTON/AFP/Getty Images)

RCI avec les informations de Ian Hanomansing de CBC News, La Presse canadienne et la contribution d’Anne-Marie Dusseault et Daniel Blanchette Pelletier de Radio-Canada

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