« Je trouve qu’il y a un snobisme autour du voyage. C’est presque un système de caste, comme si on avait décidé que, pour qu’un voyage en soit un vrai, il fallait que ce soit difficile, qu’il y ait de l’aventure. Mais nous ne sommes pas tous les Indiana Jones. Évidemment, dans ma vie, il y a eu des voyages qui ont eu un impact sur la suite des choses, mais parfois, il suffit de s’arrêter, d’être dans un contexte qui nous extrait de notre quotidien pour se mettre à penser et à voir différemment. »
Marie-Julie Gagnon
Voir du pays, qu’est-ce que ça change? Après une vingtaine d’années à parcourir la planète, Marie-Julie Gagnon voulait se pencher sur l’expérience humaine plus profondément. Sa réflexion se décline comme un documentaire qui plonge sur différentes formes d’odyssées, sur une pléthore de raisons de partir et sur les mutations que l’aventure apporte tant chez celui qui l’entreprend que sur les lieux visités et les gens qui y habitent. Telles sont certaines des pistes empruntées par Marie-Julie Gagnon dans son plus récent livre, intitulé Que reste-t-il de nos voyages? et paru aux Éditions de l’Homme.
« Mes plus grands chocs culturels, je ne les pas tous eu au bout du monde. C’est souvent au retour qu’ils se sont produits. »
Est-ce qu’un séjour ailleurs, quel qu’il soit et qu’elle qu’en soit la durée, peut changer notre vision de l’humanité?
Marie-Julie Gagnon (Photo : Radio-Canada / Julien Lamoureux)
« Je tenais aussi à parler de l’incidence que l’on a quand on voyage. Je crois que c’est essentiel aujourd’hui en 2019 alors qu’il est énormément question de réchauffement climatique, de « surtourisme », ce sont des sujets ancrés dans l’actualité et je voulais les aborder de front. »
Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon a écrit une douzaine de livres. Nous l’avions déjà reçue en compagnie d’Ariane Arpin-Delorme lors de la parution du guide Le voyage pour les filles qui ont peur de tout.
« Pour moi, le vrai voyage vient après. Que fait-on avec tout ce qu’on a appris durant tout ce temps. Je reste persuadée que cela fait de nous de meilleurs humains. »
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