C’est ce qui ressort d’un communiqué de presse publié par Vaporus, une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits de vapotage. La compagnie a annoncé son intention d’entreprendre des procédures judiciaires pour « invalider la loi fédérale qui interdit de faire une comparaison entre les produits de vapotage et le tabac consommé par combustion, comme les cigarettes ». (Source : communiqué de presse)
Maladies et décès liés au vapotage
La proposition de l’entreprise Vaporus intervient à un moment où l’opinion se préoccupe de l’usage des produits de vapotage et des problèmes de santé qui en découleraient.
Le vapotage a été soupçonné d’être la cause de plusieurs décès aux États-Unis ces derniers mois. Au Canada, un cas de maladie a été confirmé en Ontario.
Cette situation suscite plusieurs réflexions sur l’importance de resserrer les règles pour préserver la santé de la population et surtout des plus jeunes. Ces derniers sont davantage attirés par les saveurs variées et attrayantes que leur proposent les fabricants de cigarettes électroniques.
Santé Canada, la Société canadienne du cancer et bien d’autres organismes de santé ont récemment tiré la sonnette d’alarme sur les dangers qui touchent les jeunes en raison de l’accès facile aux produits de vapotage souvent enrichis de substances toxiques et proposés dans des contenants attrayants.
C’est ainsi que certaines provinces, dont la Saskatchewan, ont déposé en octobre un projet de loi pour réglementer l’usage des cigarettes électroniques et mettre la jeunesse à l’abri des effets néfastes.
Dans le même sens, Vaporus soutient qu’il faut une réglementation, mais qu’elle doit être « rationnelle afin d’empêcher que les mineurs aient accès aux produits de vapotage et de protéger le public ».
Alex Beaucage, le directeur des opérations pour Vaporus, soutient que c’est le but premier des procédures judiciaires que l’entreprise entend mener contre la loi fédérale interdisant la comparaison entre les produits de vapotage et les cigarettes.
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Des cigarettes électroniques aux emballages populaires afin de susciter l’intérêt des fumeurs. Crédit : iStock.
Souci de santé publique ou instinct de survie?
Bien qu’il y ait une volonté de préserver la santé publique dans la démarche de Vaporus soutenue par M. Beaucage, cela n’occulte pas le constat clair selon lequel les manufacturiers de l’industrie du vapotage se sentent menacés par les réactions de plus en plus hostiles au vapotage.
Aux États-Unis, des analyses ont permis de mettre en exergue la présence de taux de nicotine et de tétrahydrocannabidiol (THC) élevés dans certaines cigarettes électroniques. Pourtant, ces dernières sont censées aider les fumeurs dans leur démarche de sevrage.
Dans bien des cas, les chercheurs ont confirmé la présence de substances illicites et autres drogues dans certains produits de vapotage, ce qui les rend particulièrement nocifs pour la santé, surtout lorsqu’ils sont consommés par combustion.
La compagnie Vaporus souhaite que toute réglementation au Canada prenne en compte les résultats des analyses scientifiques, se fixe comme objectif d’éliminer le marché noir qui représente un circuit de prédilection pour la distribution de produits de vapotage de mauvaise qualité et s’assure que ces produits ne soient pas mis à la disposition des mineurs.
« Il est grand temps que nous ayons une discussion rationnelle à propos du vapotage et de la réglementation de l’industrie. Les produits de vapotage sont conçus pour les adultes et ne devraient pas se trouver dans les dépanneurs. La vente des liquides à vapoter devrait être restreinte aux boutiques spécialisées, gérées par des employés formés, offrant des produits conformes, et ce, afin d’assurer que toutes les lois et les régulations soient respectées », affirme Alex Beaucage dans le communiqué de presse.
Vaporus ne souhaiterait pas que le vapotage soit interdit sur le sol canadien comme c’est le cas en Inde. La compagnie veut lancer une conversation nationale afin que toute décision concernant ce secteur au pays soit fondée sur la science, et elle mentionne que le contexte de réduction des risques devrait faire partie de la discussion.
Pour le moment, au Canada, la Saskatchewan apparaît comme l’une des premières provinces engagées à légiférer contre les produits de vapotage nocifs. Comme l’a relevé le premier ministre de cette province, Jim Reiter, le projet de loi qui sera déposé en octobre sera inspiré de la Loi fédérale sur le tabac et les produits de vapotage.
Cette loi, promulguée en mai 2018, « réglemente la fabrication, l’étiquetage et la promotion des produits du tabac et des produits de vapotage vendus au Canada ».
La loi prévoit en grande ligne de « protéger les jeunes de la dépendance à la nicotine et de l’usage du tabac, tout en permettant aux adultes d’accéder aux produits de vapotage en tant qu’alternative moins nocive que le tabagisme » (gouvernement du Canada). Elle interdit par ailleurs toute comparaison entre les produits de vapotage et le tabac consommé par combustion.
Les États-Unis envisagent de bannir les cigarettes électroniques aromatisées, qui sont populaires auprès des adolescents. Au Canada, les chefs de partis attendent des résultats scientifiques clairs avant de se prononcer sur un encadrement plus strict de ces dispositifs.
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