Le premier ministre canadien fait savoir qu’il rencontrera ses alliés de l’OTAN, à Londres, à l’occasion du 70e anniversaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord dont la mission, critiquée par Trump et par Macron plus récemment, semble plus incertaine que jamais.
Justin Trudeau entend réaffirmer l’engagement du Canada envers l’OTAN et la sécurité transatlantique, ainsi que l’importance de travailler avec les alliés à la modernisation de cette alliance. La réunion est prévue pour les 3 et 4 décembre.
Il est d’avis que l’OTAN est depuis 70 ans une pierre angulaire de la politique de défense et de sécurité du Canada. « Que ce soit en dirigeant des efforts visant à prévenir les conflits et à y mettre fin ou en contribuant aux travaux de l’OTAN sur l’enjeu des femmes, de la paix et de la sécurité, le Canada est là pour ses alliés alors que nous bâtissons un monde plus pacifique et stable. »
Rappelons que le Canada est l’une des nations fondatrices de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord en réponse initialement aux menaces militaires que représentait l’Union soviétique. C’était au début de la fameuse guerre froide.
Les critiques du président Macron

PHOTO : REUTERS / FRANCOIS LENOIR
Le président français a laissé entendre, au début novembre, que l’absence de leadership des États-Unis est la cause d’une « mort cérébrale » de l’OTAN.
Dans une entrevue publiée par le magazine anglais The Economist, le président Macron a averti ses alliés européens qu’ils doivent réévaluer leur alliance au sein de l’OTAN compte tenu des récentes prises de position et des déclarations de Donald Trump.
Emmanuel Macron ciblait notamment le retrait soudain des troupes américaines du nord-est de la Syrie, le plan de retrait des troupes américaines d’Afghanistan avant la fin de pourparlers avec les talibans et les critiques du président à l’égard d’autres membres de l’OTAN. Il leur a reproché de ne pas avoir dépensé suffisamment pour leur propre défense. M. Trump s’est également questionné sur l’envoi de troupes pour défendre certains pays d’Europe orientale.
« Ce que nous vivons actuellement, c’est la mort cérébrale de l’OTAN », a déclaré Macron, qui a ajouté que les États-Unis sous Donald Trump semblaient « nous tourner le dos ».
Justin Trudeau affirme que l’alliance militaire continue de jouer un rôle important
À la suite des commentaires de Macron, le premier ministre canadien a déclaré que l’OTAN continue, malgré les reproches, de rapprocher le Canada et ses alliés au nom de la sécurité collective et de valeurs communes.
M. Trudeau a déclaré que « l’OTAN continue de jouer un rôle extrêmement important non seulement dans l’Atlantique Nord, mais également dans le monde en tant que groupe de pays qui se rassemblent pour partager des valeurs, qui partagent un engagement pour leur sécurité commune ».
« Et très franchement, le fait que le Canada ait su faire preuve d’un leadership important tant à Bagdad à la tête de la mission de formation en Irak que sur le front est de l’OTAN en Lettonie. [Ce] sont des exemples où l’OTAN a toujours un rôle important à jouer. »
Le Canada est en ce moment à la tête du groupement tactique renforcé de l’OTAN en Lettonie, ainsi que d’un groupe maritime dans cette région. En Irak, le Canada dirige la mission de formation de l’OTAN jusqu’en novembre 2020.

Le lundi 26 novembre 2019, la majore-générale Jennie Carignan a officiellement pris la relève du major-général Dany Fortin à titre de commandant de la mission de l’OTAN en Irak. [Opérations des Forces armées canadiennes]
Donald Trump a qualifié dans le passé l’organisation militaire de l’OTAN « d’obsolète ». Sur ce point, les analystes sont unanimes et lui donnent généralement raison.
La plupart des 29 pays participants ne remplissent pas leurs promesses de financer leurs budgets de défense à un niveau équivalent à 2 % de leur produit intérieur brut (PIB).
Selon les estimations de l’OTAN, le Canada était encore loin de ce seuil en 2017, à environ 1,3 %.
Dans une salve de messages acerbes sur Twitter, l’an dernier, au sujet de l’OTAN, Trump a dénoncé que les États-Unis paient 90 % de l’OTAN » (une information qui ne repose sur aucune statistique vérifiable), ajoutant que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord profite « beaucoup plus à l’Europe qu’aux États-Unis ».
Trump a laissé planer la menace de faire éclater cette alliance de défense formée en 1949.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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